Et tout d’abord, que signifie le terme aptonyme ?
La question se pose car, pour la majorité d’entre nous, il est absent de notre vocabulaire sauf à être québécois. C’est en effet dans la Belle Province qu’a été forgé ce néologisme, fabriqué à partir de la combinaison du mot apte et de la terminaison nyme (le nom). Le terme aptonyme a ensuite été popularisé à partir de 1995 par André BOUGAÏEFF, de l’université du Québec, siège du Centre canadien des aptonymes (CCA).
Mais à quoi correspond-il ? En fait, nous en connaissons tous le concept, fait d’un mélange de curiosité linguistique et d’association d’idées. L’aptonyme relève d’un lien particulier, voire insolite et incongru, entre le patronyme d’un individu et sa profession, son physique ou un évènement particulier de son existence. Par exemple un plombier s’appelant ROBINET, une personne de petite taille dénommée LEPETIT, un boucher qui porte le patronyme de TUBŒUF, un dentiste celui de LÉDAN, un boulanger celui de PÉTRIN, ou encore un opticien celui de LEBORGNE ou de BEAUREGARD.
Hasard farceur ou prédestination, le débat est ouvert, mais on ne peut s’empêcher de penser que la destinée n’est parfois pas dépourvue du sens de l’humour. Les cas célèbres sont légion : Thierry LE LURON, humoriste, Benjamin MILLEPIEDS, danseur et chorégraphe, Charles DE GAULLE, président de la République française, Henri CAUSSINUS, mathématicien, William PROUT, chimiste et physicien, spécialiste de l’hydrogène, Edmond POTTIER, spécialiste de la céramique grecque antique, Jérémy PIED, footballeur, etc.
Créatrice du savoureux blog laplumeapoil.com et membre du Projet Voltaire, Sandrine CAMPESE s’est intéressée à cette curiosité linguistique en publiant en juin dernier chez Larousse un Petit dictionnaire insolite des aptonymes, préfacé par Frédérick GERSAL, dans lequel elle présente près de trois cents aptonymes célèbres.
Nous laissons aux futurs lecteurs le soin de deviner la raison pour laquelle Michée CHAUDERON, Pierre PLOUFFE, Léo FOURNEAU, Mickaël GELABALE, ou encore Lucien PLANTEFOL ont le privilège de figurer dans ce dictionnaire.
Sandrine CAMPESE ne s’est pas contentée de recenser les aptonymes, elle traite également de cas emblématiques de contraptonymes. Ces derniers, au lieu de résulter d’une concordance entre le nom et la personne, proviennent au contraire d’un décalage flagrant souvent comique, à l’image d’un chauve imberbe qui s’appellerait VELU ou d’un médecin dénommé LAMORT. On peut citer des cas célèbres comme la chanteuse Véronique SANSON, le judoka David DOUILLET ou l’évêque LUCIFER.
Pour faire le tour du sujet, signalons que Bernard FULIGNI a, lui aussi, inventé un néologisme : les caconymes, que l’on pourrait désigner par les noms particulièrement difficiles à porter, à l’instar du gendarme MERDA, de l’évêque CAUCHON, de l’homme politique LABITTE, de monseigneur LANUSSE, du poète TROCCON, ou encore du député CHION-DUCOLLET. Il en a rassemblé toute une galerie dans son livre L’évêque Cauchon et autres noms ridicules de l’histoire, publié l’été dernier.
Si le sujet des aptonymes vous intéresse, nous vous conseillons de jeter un œil au site du Centre d’études et de recherches sur les aptonymes (CERA) qui met en avant le côté humoristique de ces noms distribués par le hasard.
J’aime beaucoup cet article
Chez nous en Bretagne il y à des LE HIR, ce qui veux dire grand , MENHIR pierre haute , LE BIHAN , ce qui veux dire petit , DOUR BIHAN , petite eau, du nom au prénom, il n’y à c’un pas : fête NAT, et je connais un monsieur de 86 ans qui pote un bien jolie prénom , Aimé !