Économie domestique, Chimie, Médecine, Pharmacie

Nouvelle encyclopédie des connaissances pratiques

Histoire naturelle des animaux - Art vétérinaire - Économie domestique - Art culinaire - Aliments - Sirops, liqueurs et boissons - Chauffage, éclairage - Éléments de physique et de chimie - Application des sciences au bien-être du foyer - Agriculture et horticulture pratique. ‎

Auteur(s) : MORIDE Édouard

 Paris, à la Librairie illustrée, 8, rue Saint-Joseph
 édition originale
  1892
 1 vol (VIII-642 p.)
 In-quarto
 cuir fauve, dos lisse, emblêmes non identifiés imprimés à froid sur le dos et le plat
 portrait de l'auteur en frontispice, 600 figures dans le texte


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Originaire de Châteaubriant, Édouard MORIDE suit une formation poussée en chimie et en pharmacie. En 1843, il soutient sa thèse – Etudes physiologiques de la plante sous les rapports chimiques et physiques – à l’École de pharmacie de Paris. Par la suite, il ne cessera de publier sur des sujets plutôt pointus, dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’hygiène. C’est ainsi qu’on trouve dans sa riche bibliographie des ouvrages ou des publications scientifiques traitant, pêle-mêle, de la formation de la tourbe, des engrais, de l’iode, de l’analyse de la qualité des eaux, du charbon de bois, des boissons artificielles, de la savonnerie et de la stérilisation des conserves. Membre de la Commission des subsistances de la ville de Nantes en 1848, il est l’auteur d’un mémoire dénonçant des fraudes et des mauvaises pratiques de certaines boulangeries de la ville ; ouvrage qui créera un tollé et lui vaudra l’inimitié de toute la profession.

Grand prix de l’Académie des sciences en 1855, infatigable promoteur du progrès scientifique, notre homme s’efforce de mettre en avant les techniques modernes et les avancées considérables réalisées en quelques décennies dans le domaine de la chimie. Au terme d’une carrière bien remplie et fort de sa longue expérience de connaissances actualisées en permanence, il se risque à publier une synthèse destinée au grand public sous la forme d’une encyclopédie pratique consacrée à ce qu’on appelait alors l’économie domestique. L’objectif est de “mettre à la portée de tous – notamment en ce qui touche l’hygiène, la médecine usuelle, l’industrie et l’économie domestique – des formules, des recettes, des procédés, des notions exactes et pratiques qu’il est indispensable que tout le monde connaisse, aujourd’hui surtout que de si grandes découvertes ont été faites et mises en application”.

Il s’agit donc, pour notre encyclopédiste amateur, de proposer un outil destiné à améliorer et faciliter la vie quotidienne, sous le titre de Nouvelle Encyclopédie des connaissances pratiques, qui sera publié en 1892. Si nous pouvions attendre de cette personnalité reconnue du milieu scientifique qu’il multiplie les démonstrations savantes et se réfère aux avancées de la science moderne, nous ne manquons pas d’être surpris de constater qu’il agrémente son ouvrage de toute une série de recettes et de formules qui s’apparentent plus à la médecine populaire et aux premiers soins qu’à la médecine orthodoxe et universitaire. C’est ainsi que l’art culinaire est très présent dans un livre où, à l’aide d’illustrations, il détaille les recettes de divers plats avec leurs modes de conditionnement et de conservation.

Fidèle à la tradition des ouvrages d’économie domestique des siècles précédents, il donne la priorité à des compositions relativement simples à réaliser avec des moyens limités et des ingrédients faciles à trouver chez soi, chez un pharmacien ou un épicier. De même, il juge utile de compléter son propos en donnant de nombreuses définitions qui relèvent plutôt du vocabulaire de la vie courante ou de l’instruction élémentaire, comme lac, période, gourmet, bosse, chaud, écorce, bord, respiration ou tâche. Cet éclectisme fait de ce livre “fourre-tout” à la fois un petit dictionnaire général et un bref vadémécum d’histoire naturelle.

La date précise du décès de MORIDE n’est pas connue, mais on la situe entre 1890 et 1900 ; cette imprécision nous empêche de savoir si son encyclopédie constitue ou non une publication posthume.

Quelques extraits

*Lait artificiel d’ânesse : Faites bouillir 6 escargots, privés de leur coquille, avec orge perlé, 12 gr. ; corne de cerf pulvérisée, 12 gr. ; eau, 750 gr. ; passez et ajoutez sirop capillaire, 30 gr.

*Désinfection des cabinets d’aisance : On atteint parfaitement le but désiré en employant le chlore et les chlorures qui décomposent les gaz ammoniacaux et sulfureux, et en agissant ensuite sur les matières épaisses au moyen de solutions de cuivre, de zinc ou de manganèse qui leur enlèvent toute propriété nuisible.

*Procédé pour détruire les puces : Disposez sur un lit ou sur le parquet une soucoupe pleine d’une infusion de thé bien sucrée ; toutes les puces viendront s’y noyer. La poudre de pyrèthre et les dissolutions d’hypochlorite de chaux ou de soude, employées en arrosages, réussissent aussi à les chasser.

*Lactucarium : Suc évaporé de la laitue montée ; quand on le fait évaporer au soleil, on lui donne le nom de thridace. Cet extrait est calmant et apporte un sommeil plus paisible que celui procuré par l’opium. On en prépare des pâtes, des sirops, des potions et des pilules.

*Conservation des œufs : Bien des moyens sont employés dans ce but, tels que l’application sur la coquille de couches de gomme arabique, de caoutchouc en solution et de vernis, etc. On conserve encore les œufs en les recouvrant de poudre de chaux, de cendres de foyer, et de charbon pulvérisé. Enfin, on obtient un bon résultat en les plongeant pendant deux secondes dans l’eau bouillante et en les refroidissant de suite. Le chlore en solution faible peut conserver les œufs pendant huit à dix mois. Dans l’azote, l’hydrogène, l’acide carbonique et le gaz d’éclairage, les œufs peuvent se conserver frais pendant trois mois au moins.

*Blanc de fard : Oxyde de bismuth, communément appelé nitrate de bismuth. Les femmes et les acteurs l’emploient soit à l’état pulvérulent, soit à l’état de pommade pour blanchir la peau. Cette coutume est fâcheuse, car on obstrue ainsi les pores de la peau et on l’empêche de respirer. D’autre part le bismuth, noircissant sous l’influence du gaz d’éclairage, donne le plus souvent au visage une couleur plombée désagréable.



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