Manuel lexique ou dictionnaire portatif des mots françois
dont la signification n'est pas familière à tout le monde. Ouvrage fort utile à ceux qui ne sont pas versés dans les langues anciennes et modernes, et dans toutes les connoissances qui s'acquièrent par l'étude et le travail. Pour donner aux mots leur sens juste et exact, dans la lecture, dans le langage et dans le style : recueilli des explications de divers auteurs
Auteur(s) : PRÉVOST d'EXILES Antoine François (dit abbé PRÉVOST), DYCHE Thomas
Plus d'informations sur cet ouvrage :
Lorsqu’il fait paraître son dictionnaire, Antoine François PRÉVOST plus connu sous le nom de plume d’abbé PRÉVOST, a déjà acquis une certaine célébrité, en particulier grâce au succès de son célèbre roman,” Manon LESCAUT“. En référence à sa vie mouvementée, riche en pérégrinations et fuites à l’étranger, il ajoute vers 1730 le suffixe “D’EXILES” à son nom de famille.
Ecrivain fécond, il compte alors à son actif des ouvrages d’histoire et de philosophie, des mémoires, des récits de voyages et des romans, parfois semi-autobiographiques comme par exemple le” Philosophe anglais“. La genèse du dictionnaire ici présenté est relatée dans l’Avertissement placé en début d’ouvrage : “Ce n’étoit dans son origine que le répertoire d’un homme de lettres qui se trouvant engagé, par le cours de ses études, à traiter quantité de matières différentes, jettoit par écrit les mots obscurs ou douteux, à mesure qu’il avoit l’occasion de les éclaircir & ne se proposoit que de la facilité de les retrouver au besoin, pour son propre usage…lorsque le hasard lui fit tomber entre les mains le Dictionnaire anglois de Thomas DYCHE“.
Pour établir son manuel lexique l’abbé PRÉVOST va donc se servir de ce dictionnaire comme base de travail. D’un côté il va l’enrichir de mots et d’expressions mais, de l’autre, il remarque que “pour le rendre utile, il falloit le réduire à de justes bornes” et il retaille en conséquence l’ensemble pour en faire un ouvrage synthétique, commode et “portatif”. Les mots usuels dont le sens est connu de tous et qui ne prêtent pas à débat ou à interprétation sont absents de l’ouvrage, ce qui justifie cette partie du sous-titre : “dont la signification n’est pas familière à tout le monde”. En revanche, par souci de place et de simplification, ne figure dans cette version aucune indication de prononciation et d’étymologie. Seule l’origine linguistique (gr. pour grec, lat. pour latin, etc.) est parfois indiquée.
Subjectif par essence et n’ambitionnant pas d’être exhaustif, ce dictionnaire-lexique renferme, à côté de mots rares et anciens, du vocabulaire technique (marine, industrie, élevage, etc.), comme des termes de médecine, de fauconnerie, d’héraldique ou encore d’astronomie. On y trouve également des mots d’origine “provinciale” et étrangère. L’auteur complète cet ouvrage par un supplément édité en 1755, toujours chez François DIDOT, ami personnel de l’auteur.