Marine, Construction navale

From Keel to Truck | De la quille à la pomme de mât | Vom Kiel bis zum Flaggenknopf.

marine dictionary in english, french and german

Auteur(s) : PAASCH Heinrich

 publié à Anvers par l'auteur ; agent pour le royaume uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, Londres, David NUTT, 57-59 Long Acre
 troisième édition (la première date de 1885)
  1901
 1 vol (922 p.)
 In-quarto
 couverture en toile de lin décorée de dessins imprimés dorés, dos lisse
 gravures en noirs et blancs


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Fils d’un pêcheur du Holstein, Heinrich PAASCH s’engage à l’âge de 15 ans dans la première marine fédérale allemande, qui sera dissoute en 1852. Il navigue ensuite sur des navires marchands (danois, allemand, hollandais et américain). En 1860, il est timonier sur un indiaman russe dont, après avoir obtenu sa licence de capitaine, il assure le commandement entre 1862 et 1870. Retiré de la navigation active, il s’installe à Anvers, un des plus importants ports européens de marine marchande, où il devient inspecteur pour la grande compagnie d’assurance maritime Lloyds. Après plus de quinze années pendant lesquelles il s’acquitte de sa tâche avec beaucoup de zèle et de compétence, il décide de mettre à profit son expérience pour rédiger un dictionnaire de marine trilingue allemand-anglais-français. En 1885, il fait imprimer 5 000 exemplaires d’un livre au triple titre : From Keel to truck ; De la quille à la pomme de mâtVom Kiel bis zum Flaggenknopf. Il s’agit de l’ouvrage présenté ici.

 

Alors que son libraire avait prophétisé : “Votre travail est excellent, mais je regrette que vous ayez à en supporter les frais, car vous perdrez certainement votre mise”, le succès de son livre est immédiat et international. Publiée en 1894, une deuxième édition très augmentée – le texte double quasiment de volume – bénéficie d’un tirage plus important et rencontre le même engouement. Comblé d’honneurs, PAASCH, qui a été fait chevalier de l’ordre de Léopold et de l’ordre impérial François-Joseph, profite de sa renommée pour faire éditer en 1890 un ouvrage en anglais : Illustrated Marine Encyclopedia. Soucieux de faire en sorte que son dictionnaire soit actualisé et rende compte de la rapide évolution technologique des marines modernes, PAASCH retravaille sans cesse son ouvrage, de sorte qu’une troisième édition voit le jour à Anvers en 1901.

 

Pour l’auteur : “Les dictionnaires de marine publiés jusqu’ici se rapportent généralement beaucoup plus à la marine de guerre qu’à la marine marchande, et comme ils ne font d’ordinaire que se répéter, il est évident que l’un est tout simplement une copie plus ou moins modifiée de l’autre, et des milliers de termes relatifs à la coque d’un navire et aux machines modernes, ou qui sont d’un usage constant dans la marine marchande, y sont complètement introuvables. Il ne saurait cependant en être autrement, pour la raison que les connaissances requises pour produire un ouvrage de ce genre se rencontrent rarement réunies en une seule personne. Sans doute, nous avons des traités excellents, écrits par des constructeurs, des ingénieurs et des navigateurs éminents, mais ces traités ne se réfèrent généralement qu’à une branche spéciale et ne sont destinés qu’à ceux qui s’en occupent particulièrement.”

 

Une des originalités de PAASCH consiste à proposer une synthèse qui s’adresse à l’ensemble du monde maritime, des navigateurs au long cours aux commerçants, des ingénieurs aux militaires, des ouvriers aux assureurs, des officiers de marine aux armateurs. Il met en particulier un point d’honneur à intégrer le nouveau vocabulaire issu des progrès techniques, avec l’utilisation de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies, qui ont “complètement bouleversé la nomenclature des termes autrefois en usage”, bouleversement qui a eu pour effet que ” bien des nations maritimes n’ont pas, même à l’heure qu’il est, des dénominations pour désigner les différentes parties qui composent la coque d’un navire moderne et qui sont généralement désignées par des termes empruntés à la langue anglaise”.

 

Les deux points forts du livre sont, d’une part son lexique exhaustif qui tient compte des termes récents et nouveaux, d’autre part son caractère polyglotte, très utile à une époque où la mondialisation des échanges se fait en très grande partie par la voie maritime. PAASCH s’est cantonné à ces trois langues, arguant du fait que cela lui a déjà demandé une masse particulièrement considérable de travail et qu’il s’agit des idiomes les plus universellement compris dans les ports, les chantiers et sur les océans. La marine britannique occupant encore une place prédominante, l’anglais tient lieu de langue de référence en occupant la première colonne, suivie par la traduction française puis allemande.

 

Plutôt que d’éparpiller le vocabulaire en suivant une organisation purement alphabétique, l’auteur a préféré opter pour un classement thématique : différents types de bâtiments ; navires en bois, avec la liste des différentes essences susceptibles d’être utilisées ; navires en métal ; machines, chaudières, outils, vocabulaire mécanique ; manœuvres ; mâts et voiles ; matériel et équipement ; termes généraux de navigation ; poids et mesures, etc. Dès lors, des index sont nécessaires pour permettre aux lecteurs de retrouver ce qu’ils cherchent. Les définitions sont précises mais brèves, mais le lexique, très complet, s’avère un outil précieux dans un univers désormais largement ouvert aux échanges internationaux. En fin d’ouvrage, des gravures, présentant des charpentes, des navires en coupe, des machines, des hélices, des mâtures et des voilures, viennent compléter l’ensemble.

 

Très attaché à son dictionnaire, PAASCH continuera à le retravailler sans relâche pour le maintenir à niveau. La quatrième édition devait être rédigée en cinq langues, l’italien et l’espagnol venant s’ajouter aux trois premières. Mais, décédé en 1904, il ne pourra pas l’achever, de sorte que cette édition devra l’être par d’autres avant d’être publiée en 1908. Le dictionnaire De la quille à la pomme de mât, bien que devenu incomplet avec le temps, demeurera le lexique de référence de la marine marchande, et sera régulièrement réimprimé jusqu’à nos jours.



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