culture générale

Encyclopédie moderne

ou Dictionnaire abrégé des sciences, des lettres et des arts, avec l'indication des ouvrages où les divers sujets sont développés et approfondis

Auteur(s) : COURTIN Eustache Marie

 

CONSTANT Benjamin, LAMARQUE Jean Maximilien, BORY de SAINT-VINCENT Jean-Baptiste, DUMERSAN Marion Théophile, MARBOT Jean Baptiste, MERIMEE Prosper, FRANCOEUR Louis-Benjamin, LANJUINAIS Jean-Denis, BOUVET François-Joseph, ARNAULT Antoine Vincent, PAGES, JOHANNEAU Eloi, BERTON Henri-Montan, BERLIER Théophile, JOURDA, LABORDE Alexandre, ALLIX de VAUX Jacques-Alexandre, THIEBAULT PAUL, FEBURIER, DUPATY Emmanuel, NICOLET Joseph, OUDARD, MILLON, BARBIER Antoine-Alexandre, TISSOT, THOURET, JAY Antoine, et al.

 à, Paris, chez MONGIE aîné, libraire, boulevard poissonnière n°18, et au bureau de l'Encyclopédie, rue neuve-Saint-Roch n°24
 édition originale
  1824-1832
 26 vol (environ 15000 pages)
 In-octavo
 demi-basane verte, plats en cartonnage chagriné, dos lisse, titres et tomaisons dorés
 environ 101 planches avec 300 gravures sur cuivre en noir et blanc, exceptée la page des pavillons coloriée manuellement


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Avocat de formation, Eustache Marie COURTIN traverse la Révolution et l’Empire en occupant diverses fonctions dont celle d’avocat général puis de procureur général à la Cour de Paris. Pendant les Cent-Jours, il est nommé préfet de police de Paris et se voit dans l’obligation, au retour des Bourbons, de s’exiler en Belgique. Il ne sera autorisé à rentrer en France qu’en 1818 pour reprendre son métier d’avocat.

Parallèlement à sa carrière juridique, COURTIN s’engage dans une entreprise éditoriale ambitieuse dont il va prendre la direction. S’inspirant des grandes encyclopédies françaises du siècle précédent, son projet consiste à en proposer une version “moderne” et actualisée, afin « que les citoyens industrieux pussent connaître les conquêtes de l’industrie, que la classe studieuse pût apprécier les progrès des connaissances humaines », le tout « à la portée de toutes les fortunes ». L’Encyclopédie de DIDEROT et D’ALEMBERT (présente sur Dicopathe) est la référence principale que COURTIN invoque dans sa préface, mais il prend acte que « la marche continuelle et progressive des Lumières a rendu plusieurs parties de nos deux grandes Encyclopédies imparfaites [NB : il n’est pas précisé quelle est la deuxième encyclopédie à laquelle il est fait allusion], insuffisantes, et presque surannées. Quelle masse imposante de vérités acquises depuis trente ans en économie politique, dans la science du gouvernement et de la législation ! »

Ne voulant pas corriger ou “mutiler” le texte des encyclopédies anciennes ni se contenter de traduire une encyclopédie étrangère récente (« Il faut donc à la France un ouvrage français »), le parti qu’il adopte consiste à en rédiger une nouvelle totalement inédite “complètement neuve”. Pour autant l’ouvrage s’inscrit dans la continuité des Lumières et de l’esprit encyclopédiste : « Elle continue et complète, pour ainsi dire, les deux anciennes Encyclopédies : de telle sorte que ceux qui auront celles-là ne pourront se passer de celle-ci, et que ceux qui auront celle-ci pourront se passer de celles-là. »

Pour rédiger l’Encyclopédie moderne, COURTIN réunit une équipe de collaborateurs qui comptera 180 membres à la parution du dernier volume. Les rédacteurs sont sélectionnés pour leur expertise, car « un pareil ouvrage ne pouvait être confié qu’à des écrivains dont l’Europe littéraire connaît les ouvrages et apprécie les talents ». Parmi ceux-ci, certains sont passés à la postérité tels MÉRIMÉE, CONSTANT, BORY de SAINT-VINCENT, LANJUINAIS, BERTON, FRANCŒUR, ARNAULT, JOHANNEAU, BERLIER ou LABORDE. On peut noter également la présence de nombreux militaires des guerres de la Révolution et de l’Empire comme LAMARQUE, BOUVET, ALLIX de VAUX, THIÉBAULT ou MARBOT.

Une souscription est lancée dans de nombreux journaux. Le premier tome sort en avril 1823 et rencontre d’emblée un beau succès, ainsi qu’en témoigne cette phrase extraite du tome treize : « L’ouvrage, accueilli partout avec faveur, est placé dans toutes les bibliothèques, et les nombreux exemplaires qui en ont été tirés sont déjà complètement épuisés. » Avec plus de 10 000 souscripteurs, l’Encyclopédie moderne établit en France un record qui ne sera dépassé qu’avec l’arrivée du Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre LAROUSSE (présent sur Dicopathe). Les tomes sortent au rythme soutenu de un à deux tomes par an et même trois pour l’année 1831. L’ensemble est complété par deux volumes de planches, le premier sorti en 1828, le second en 1832.

Afin d’éviter les redites et “alléger” les volumes, l’Encyclopédie moderne est composée d’articles généraux, signés, qui se présentent comme de longues dissertations assorties de renvois. Des indications bibliographiques, établies par BARBIER, sont ponctuellement présentes en fin d’article. Cette encyclopédie ne prétend pas à l’exhaustivité, mais « elle est spécialement consacrée à enregistrer les progrès des sciences, des lettres et des arts pendant le demi-siècle qui vient de s’écouler ». Certains mots de la langue française en sont absents, mais on y retrouve l’ensemble du vocabulaire se rattachant aux grands domaines de la connaissance : histoire, géographie, économie, physique, chimie, histoire naturelle, droit, etc.

Un des partis-pris de cette édition est de ne contenir aucun article biographique, les personnages n’étant cités que pour leur contribution à un sujet donné. Alors même que l’Encyclopédie moderne est en cours de parution, une seconde édition “parallèle” est publiée à Bruxelles à partir de 1827, augmentée de notices biographiques. La préface de cette dernière contient cet avertissement : « Nous avons augmenté notre édition de la biographie universelle de tous les hommes célèbres (nationaux et étrangers), depuis les temps les plus reculés à nous jours. Nous avons ainsi réparé l’oubli de l’éditeur de Paris, et nous montrons combien nous sommes jaloux de perfectionner l’édition que nous livrons au public. »

Fort de son succès dans la durée, l’Encyclopédie moderne est rééditée une première fois chez DUMÉNIL entre 1841 et 1843, puis une seconde fois par les éditions FIRMIN-DIDOT entre 1844 et 1863. Dirigée initialement par RENIER, cette nouvelle version est une refonte complète de l’Encyclopédie initiale, considérablement augmentée. Au final, aux 27 volumes de texte s’adjoignent 3 volumes de planches et 12 volumes de suppléments. C’est cette version dont parle Pierre LAROUSSE quand il écrit : « C’est peut-être la plus considérable, et en somme la meilleure des encyclopédies de notre époque. On y donne aux mots qui y sont traités toute l’étendue que comporte un article complet. »

À la fin du tome 24, des dissertations dressent un résumé historique des grandes catégories des connaissances humaines et une table générale des matières traitées dans tous les volumes de texte.



2 commentaires

  1. Votre article est très intéressant et j’y ai appris beaucoup sur cette encyclopédie. J’en ai une édition complète, en bon état général, dont je suis obligé de me défaire, faute de place. Sauriez-vous par quel biais je puis rencontrer un acheteur potentiel.

    • Bonjour, et avant tout merci pour vote sympathique message. Pour vendre votre ouvrage, les pistes sont nombreuses. Pour notre part notre collection a surtout pour origine les ventes aux enchères, les librairies anciennes, et les bouquinistes, mais également des sites bien connus comme EBay. Moins connu, Catawiki est également une alternative. Comme on est plutôt acheteur que vendeur, on ne peut hélas vous recommander une plate forme précise, mais vous pouvez déjà vous faire une idée sur le “marché” en consultant les sites spécialisés livre-rare-books.com et abebooks. Je vous conseille le lecture de cet article du site bibliophile qui date de 2014 mais dont les conseils restent d’actualité = http://bibliophilie.com/bibliophilie-pratique-dix-conseils-pour-vendre-ses-livres-anciens/ Bonne soirée et à bientôt j’espère sur notre site !

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