Encyclopédie militaire et maritime, dictionnaire des armées de terre et de mer
Machines et engins de guerre ; balistique et pyrobalistique ; armes de jet et d'hast, armes blanches, armes à feu ; stratégie ; tactique ; fortifications ; constructions navales , instruments nautiques ; pêche et navigation fluviale et maritime ; hydrographie ; voyages et découvertes ; costumes et uniformes et formation des divers corps de troupes ; combats et faits de guerre, tant sur la mer que sur terre ; ligues et traités ; administration militaire et maritime ; biographie ; anecdotes ; axiomes ; géographie ; physique : météorologie ; étymologies ; technologie ; archéologie ; gymnastique ; natation ; équitation, etc. Illustré dans le texte de plus de 1200 gravures au trait représentant les costumes de tous les corps des armées de terre et de mer; les armes et armures, engins de guerre depuis les époques les plus reculées jusqu'à nos jours, chez les différents peuples; les vaisseaux anciens et modernes, les fortifications et machines de siège, les portraits des célébrités militaires et maritimes françaises et étrangères, etc., etc., dessinés d'après les documents les plus authentiques et sur les modèles les plus estimés, par M. J. DUVAUX. Et contenant diverses cartes géographiques et planches
Auteur(s) : CHESNEL Pierre-François-Adolphe de
DUVAUX Jules-Antoine
Plus d'informations sur cet ouvrage :
Lieutenant-colonel d’infanterie, le marquis Louis-Pierre-François Adolphe de CHESNEL de LA CHARBOUCLAIS quitte la carrière militaire en 1820 pour se consacrer exclusivement au journalisme et à l’écriture. Dès lors il adopte le nom de plume « Adolphe de CHESNEL » qui lui restera associé jusqu’à sa mort. La postérité l’a qualifié de polygraphe en raison de la diversité des thèmes qu’il aborde et d’une productivité littéraire hors du commun. S’il marque une nette prédilection pour la poésie et l’histoire, il s’intéresse également aux mythes et aux superstitions, à la botanique, à la zoologie ou encore à l’histoire littéraire.
Après un premier essai à Montpellier dans le journalisme, il publie en 1836, sous le pseudonyme d’Alfred de MONTFERRAND, Les femmes, journal du siècle, puis il confirme sa fibre féministe avec la rédaction de la Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises, ouvrage destiné à rappeler l’importance souvent méconnue des femmes dans les arts et les lettres.
Il rejoint ensuite la vaste entreprise éditoriale de l’Encyclopédie théologique de l’abbé MIGNE et compose plusieurs dictionnaires, le plus souvent par compilation d’ouvrages antérieurs. Entre 1848 et 1857, il signe des ouvrages au titre évocateur : le Dictionnaire des merveilles et curiosités de la nature et de l’art, le Dictionnaire de la sagesse populaire, recueil moral d’apophtegmes, axiomes de tous les temps et de tous les pays ou le Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires, où sont exposées les croyances des temps anciens et modernes.
Riche de cette expérience lexicographique, il entreprend pour son propre compte la rédaction d’un ouvrage sur un thème relevant directement de son expérience personnelle : une encyclopédie consacrée à l’armée et aux arts militaires. Il assiste à la parution du premier tome de son Encyclopédie militaire et maritime, dictionnaire des armées de terre et de mer qui sort en 1862 sous forme de livraisons, mais il décède cette même année à Paris. Sa mort n’interrompt pas les livraisons qui, se poursuivant pendant deux ans, sont regroupées pour constituer le deuxième volume de l’ouvrage ici présenté.
Comme le laisse deviner un sous-titre à rallonge, révélateur de la multiplicité de thèmes qu’il aborde, CHESNEL ne cherche pas à réaliser un ouvrage technique et spécialisé. Dans la lignée des dictionnaires encyclopédiques “vulgarisateurs”, il agrège autour du sujet principal un grand nombre de matières annexes qui, bien que n’étant pas proprement militaires, sont pourtant essentielles pour les soldats et les officiers, toutes armes confondues. L’ouvrage constitue au final un manuel de culture générale destiné non seulement à ceux qui s’intéressent aux faits d’armes et à la stratégie, mais aussi aux aspirants à la carrière militaire.
Sans doute conscient des clivages idéologiques encore très marqués dans le milieu des officiers, CHESNEL entend appréhender l’histoire militaire française dans son ensemble : « Nous regardons en effet comme mauvais citoyen, et celui qui ne trouve de grandeur militaire dans la nation qu’avant 1789, et celui qui ne date la célébrité de nos armes que de la République. » Conciliant, l’auteur se soucie également de modérer son ardeur patriotique dans le récit des batailles victorieuses, afin d’éviter de « blesser à jamais la susceptibilité légitime des adversaires ».
Au-delà de la description classique et attendue des différents corps d’armée, des armes et des engins de guerre utilisés depuis l’Antiquité, des résumés de batailles, des termes techniques propres à la stratégie militaire, des biographies, CHESNEL aborde d’autres thématiques qu’il juge utiles à l’art militaire. Il intègre des termes scientifiques, en relation par exemple avec la météorologie et la physique, et développe particulièrement le répertoire concernant l’équitation. Particulièrement attentif à la marine, il s’attarde sur les différents types de navires, d’instruments et de techniques nautiques, allant jusqu’à considérer que la formation d’un bon marin doit englober la connaissance de la navigation fluviale, de l’hydrographie et des techniques de pêche.
Ambitionnant d’être généraliste et reconnue du grand public, cette petite encyclopédie contient une belle iconographie. L’ensemble des gravures a été réalisé par Jules DUVAUX, élève de Nicolas-Toussaint CHARLET, qui s’affirme comme un spécialiste des peintures de batailles et de costumes militaires. Certains dessins signés COMTE sont probablement dus au peintre Pierre-Charles COMTE.
Dès 1865, l’Encyclopédie militaire et maritime sera rééditée. Cette nouvelle version sera enrichie au niveau des gravures puisqu’elle en comprendra désormais près de 1 700. Une quinzaine d’années plus tard, le livre sera de nouveau publié avec un supplément d’une centaine de pages dues à Augustin Edmond DUBAIL, capitaine d’infanterie, officier d’académie et auteur de livres d’histoire militaire.