Histoire de la littérature

Dictionnaire universel des littératures

contenant: 1- Des notices sur les écrivains de tous les temps et de tous les pays et sur les personnages qui ont exercé une influence littéraire ; l'analyse et l'appréciation des principales oeuvres individuelles, collectives, nationales, anonymes, etc. ; des résumés de l'histoire littéraire des diverses nations ; les faits et les souvenirs intéressant la curiosité littéraire ou bibliographique ; les académies, les théâtres, les journaux et revues, etc. 2- La théorie et l'histoire des différents genres de poésie et de prose ; les règles essentielles de rhétorique et de prosodie, les principes d'esthétique littéraires ; des notions sur les langues, leurs systèmes particuliers de versification, leurs caractères distinctifs, et les principes de leur grammaire. 3- La bibliographie générale et particulière, les ouvrages à consulter sur les questions d'histoire, de théorie et d'érudition

Auteur(s) : VAPEREAU Louis Gustave

 

MOREL Jean, LA RIGAUDIERE E., JOUBERT Léo, AMERO Constant, CLAVEAU Anatole

 Paris, librairie HACHETTE et Cie, 79, boulevard Saint-Germain
 édition originale
  1876
 2 vol : tome 1. A-G (XV-page 1 à 964 ), tome 2. H-Z (page 965 à 2096), pagination en continu entre les deux tomes
 In-octavo
 demi-cuir bordeaux, dos orné d'impressions à froid et de dorures


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Normalien, doté de grandes dispositions pour la littérature et la philosophie, Louis Gustave VAPEREAU se fait connaître comme secrétaire de Victor COUSIN. Après avoir renoncé à une carrière universitaire par hostilité au coup d’État de 1851, il se voit confier par l’éditeur Louis HACHETTE la rédaction d’un dictionnaire biographique, renouvelé et actualisé. Publié en 1858, ce Dictionnaire universel des contemporains connaîtra un grand succès public et sera réédité à trois reprises en douze ans, sans que faiblisse l’engouement qu’il suscite. Républicain convaincu, VAPEREAU est nommé préfet à la chute du Second Empire, fonction qu’il occupe entre 1870 et 1873.

Une fois libéré de ses lourdes responsabilités, il reprend la rédaction d’un ouvrage dont il projetait la rédaction depuis plus de douze ans : un dictionnaire retraçant l’histoire mondiale des littératures. Selon l’auteur, l’idée originale en revient à Louis HACHETTE lui-même, l’ouvrage se situant dans la droite ligne éditoriale de sa maison spécialisée dans les dictionnaires encyclopédiques grand public. VAPEREAU est considéré comme le rédacteur du livre qu’il a porté seul pendant de longues années, mais, pour mener à bien sa tâche, il s’est entouré de plusieurs collaborateurs : JOUBERT pour la littérature anglaise, LA RIGAUDIÈRE pour l’espagnole, CLAVEAU pour l’italienne, MOREL et AMERO pour des notices biographiques.

Publié en 1876, le Dictionnaire universel des littératures cherche à constituer le pendant de son précédent Dictionnaire universel des contemporains. Comme l’auteur l’écrit dans la préface, « nous n’avons pris que les morts », renvoyant donc à son livre précédent le lecteur désireux de prendre connaissance des notices portant sur les auteurs vivants ; c’est ainsi que FLAUBERT, MAUPASSANT ou HUGO sont absents de l’ouvrage.

L’objectif affiché est ambitieux, car aucun aspect des littératures ne semble avoir été écarté. VAPEREAU présente des biographies d’auteurs, des bibliographies, et traite de tous les genres littéraires, sans pour autant faire l’impasse sur la critique, les règles de grammaire, la prosodie, la linguistique ou le rôle des journaux. Pour que le panorama soit le plus complet possible, il prend également en compte ce qui gravite autour de la littérature en termes d’histoire et de civilisation : « La littérature d’une époque ou d’un pays ne comprend pas seulement des auteurs, des œuvres ou des genres. Elle a aussi ses institutions, ses sociétés ou corporations, ses fondations, ses lois et usages consacrés qu’il fallait rappeler. »

Adoptant une conception très large de la littérature, son dictionnaire décrit aussi bien les grandes épopées, telles le Mahabharata, les Nibelungen et le Kalevela, que des récits de voyage ou des essais théologiques, historiques ou philosophiques. C’est ainsi que CALVIN, LAO-TSEU, LACORDAIRE, KANT, COMTE, PLATON et saint AUGUSTIN y apparaissent. Chaque article, rédigé avec soin et pédagogie, est suivi d’une bibliographie souvent très détaillée et commentée. À noter que, pour chaque ouvrage, VAPEREAU recense très précisément les différentes éditions et les traductions dont il a fait l’objet.

Il n’hésite pas à livrer sa propre vision critique, souvent intransigeante, parfois même féroce, mais toujours argumentée. Il estime ainsi que chez BALZAC « le goût n’égale pas chez lui la puissance, et la science de la langue, qu’il avait la prétention de posséder, ne pouvait pas trouver son compte dans sa fièvre de conception et de production universelle ». Il résume également BAUDELAIRE, « acharné jusqu’à la folie à la poursuite du bizarre », à « la laborieuse originalité qui fit de lui le chef d’une petite école poétique ». En revanche il ne tarit pas d’éloges sur GOETHE, MOLIÈRE, CORNEILLE, DANTE ou PLUTARQUE.

Certains souverains, hommes politiques ou hommes d’État sont retenus par l’auteur pour la qualité de leurs écrits et de leurs discours, comme par exemple ROBESPIERRE, NAPOLÉON Ier ou FRÉDÉRIC II. D’autres le sont pour avoir soutenu les arts et les lettres, tels CHARLEMAGNE, LOUIS XIV ou RICHELIEU, fondateur de l’Académie.

Les littératures européennes et asiatiques (Perse, Turquie et Moyen-Orient, Chine, Inde, etc.) sont dominantes dans l’ouvrage, même si l’auteur met un point d’honneur à évoquer, succinctement, des cultures et des langues peu connues en France comme celles des aborigènes d’Australie, des Sioux, des Tsiganes, des Caraïbes, ou des Patagons.

Quelques mois après la parution de son livre, VAPEREAU se voit réintégrer au sein de l’université et, en janvier 1877, il devient inspecteur général de l’enseignement primaire. À partir de 1880, il donne également des cours à l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses. Il n’abandonne pas pour autant l’écriture et se consacre à la rédaction d’une synthèse : Éléments d’histoire de la littérature française.



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