Île-de-France

Dictionnaire topographique des environs de Paris

jusqu'à 20 lieues a la ronde de cette capitale, comprenant le département de la Seine et celui de Seine-Et-Oise en entier, avec partie de ceux de Seine-Et-Marne, de l'Oise, de l'Eure, d'Eure-Et-Loir et du Loiret ; On y trouve : une nouvelle description de toutes les villes, bourgs et villages renfermés dans l'espace de 16 lieues, les villes, jusqu'à 20 ; leur population, production, industrie et commerce ; l'indication du département, de l'arrondissement et du canton dont ils dépendent ; la désignation des hameaux, châteaux, maisons de campagne, monastères supprimés, et autres lieux écartés ; les manufactures, fabriques, et autres établissemens d'une utilité générale ; la distance en lieues moyennes de chaque endroit à Paris, les routes qui y conduisent et les bureaux de poste par où les lettres doivnet être adressées, avec une carte

Auteur(s) : OUDIETTE Charles

 à Paris chez l'auteur, rue des mauvais garçons, n°4, faubourg Saint-Germain
 seconde édition, revue, corrigée et considérablement augmentée (la première date de 1812)
  1817
 1 vol (VIII-698 p.)
 In-octavo
 demi-cuir sombre, filets dorés, caissons ornés de motifs imprimés à froid, titre en lettres dorées
 1 carte dépliante hors-texte


Plus d'informations sur cet ouvrage :

L’ingénieur-géographe Charles OUDIETTE est connu pour avoir réalisé, puis publié, en 1805 un Dictionnaire géographique et topographique des treize départements, présent sur Dicopathe. Cet ouvrage est consacré aux nouvelles entités administratives issues des territoires belges, hollandais et allemands alors rattachés à la France. Pour établir un recensement précis et synthétique des localités classées par nom de lieu avec, pour chacune d’entre elles, ses données géographiques, économiques, administratives et démographiques, l’auteur a bénéficié de l’aide précieuse du gouvernement. En effet, le ministère de l’Intérieur a donné pour instructions aux préfets et aux autorités locales de fournir au géographe toutes les informations qu’il leur demanderait. NAPOLÉON lui-même suit avec intérêt ce projet, au sujet duquel il écrit : ʺL’idée de cet ouvrage me paraît bonne. S’il est bien fait, engagez l’auteur à le continuer pour les six départements du Piémont et, par suite, pour tous les autres départements de la France.” À sa parution, l’ouvrage est salué comme un recueil qui s’avère très utile à un moment où les contours des départements ne cessent d’évoluer, au fur et à mesure de l’expansion territoriale de l’Empire.

Il faudra attendre 1812 pour voir OUDIETTE récidiver avec un Dictionnaire topographique des environs de Paris. Pour réaliser cet ouvrage, l’auteur limite son champ d’investigation à un rayon de dix lieues et demie autour de la capitale ; la lieue “de poste” correspondant aux 3 898 mètres actuels. Son domaine d’étude embrasse la totalité du département de la Seine, alors constitué de la ville de Paris et des communes limitrophes situées dans un périmètre de 3 lieues (environ 12 kilomètres), distance définie à partir du parvis de Notre-Dame.  Il prend également en compte des portions des départements voisins de l’Oise, de la Seine-et-Oise et de la Seine-et-Marne. Même s’il a bénéficié des ressources officielles et de la bienveillance des autorités, OUDIETTE insiste sur le fait que son livre résulte d’un réel travail de terrain, qui l’a conduit à parcourir en personne la région dans tous les sens pour y collecter les données.

Cette première mouture, précommandée par 2 000 souscripteurs, connaît un beau succès mais, pour la seconde édition de ce dictionnaire topographique, celle présentée ici, l’auteur est habité par un objectif plus ambitieux qui le conduit à élargir son périmètre de recherche pour le porter à vingt lieues autour de Paris. Désormais, outre la totalité des départements de la Seine, de la Seine-et-Oise et une très grande partie de l’Oise et de la Seine-et-Marne, la nouvelle version, publiée par l’auteur lui-même en 1817, intègre des portions des départements de l’Eure, de l’Eure-et-Loir et du Loiret. Malgré tout, l’auteur a imposé des limites à son inventaire, de sorte que, si dans un périmètre de seize lieues il décrit “villes, bourgs et villages”, dans la tranche de seize à vingt lieues il se limite aux villes.

Fier de son œuvre, l’auteur met en avant le côté inédit de son travail. Selon ses dires, il s’agirait du premier recueil complet et méthodique de recensement et de description des localités d’Île-de-France, en dehors de la ville de Paris qui a, depuis toujours, suscité une abondante littérature. La documentation qui lui a servi de base de travail est issue de ses propres recherches mais aussi des éléments fournis à sa demande par les préfets, les sous-préfets et surtout les maires, qu’il ne manque pas de remercier avec empressement dans son avant-propos.

Chaque notice fournit des renseignements d’ordre administratif sur la localité (département, canton, arrondissement, l’ancienne province, diocèse) et donne une foule de renseignements de nature très diverse. Elle précise notamment le nombre de ses habitants, sa distance par rapport à Paris et aux grandes villes voisines, ainsi que l’éventuelle présence d’un bureau de poste où adresser son courrier. Outre les “établissemens d’une utilité générale”, les activités commerciales et les foires, les productions manufacturières et agricoles sont systématiquement détaillées. C’est ainsi que, pour le village d’Abondant en Eure-et-Loir, l’auteur écrit : “Le terroir de cette commune est en labours, vignes et bois. On en tire de l’argile pour les manufactures de porcelaine. Il s’y trouve des tuileries et des poteries de terre.” Bien qu’il ne s’agisse pas d’un guide touristique, OUDIETTE met un point d’honneur à enrichir son texte en s’arrêtant sur les célébrités locales, les curiosités du lieu, les monuments remarquables, en particulier châteaux, églises et monastères. Voici, par exemple, un extrait de la description du village de Chaussy : “Le hameau de Villarceau est remarquable par un château bâti à la moderne, avec un parc d’environ 140 arpens. Ce château, qui a appartenu à MM. de MORNAY de VILLARCEAU, est situé à mi-côte et a été habité par Ninon de LENCLOS, sous le règne de LOUIS XIV. Le parc renferme beaucoup de sources d’eau vive et jaillissantes qui alimentent une grande pièce à l’extrémité de laquelle est un moulin.” Autre amélioration appréciable par rapport à la version originale, une Carte géométrique des chefs-lieux de préfectures, sous-préfectures et cantons qui se trouvent dans l’espace de 20 lieues de Paris, avec leur distance en lieues moyennes de cette capitale vient compléter l’ouvrage.

Ce dictionnaire sera de nouveau édité en 1821,  année au cours de  laquelle OUDIETTE publiera également un Dictionnaire topographique du département de Seine-et-Marne.



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