Dictionnaire raisonné et universel des animaux, ou le Règne animal
consistant en quadrupèdes, cétacées, oiseaux, reptiles, poissons, insectes, vers, zoophytes, ou plantes animales; leurs propriétés en médecine; la classe, la famille, ou l'ordre, le genre, l'espèce avec ses variétés, ou chaque animal est rangé, suivant les différentes méthodes ou nouveaux systèmes des Messieurs Linnaeus, Klein & Brisson. Ouvrage composé d'après ce qu'ont écrit les naturalistes anciens & modernes, les historiens & les voyageurs
Auteur(s) : AUBERT de LA CHESNAYE des BOIS François Alexandre
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Auteur particulièrement prolifique et éclectique, AUBERT de LA CHESNAYE des BOIS publie un nombre considérable de traités, de compilations, de dictionnaires, dont le Dictionnaire militaire* et le Dictionnaire généalogique, héraldique, chronologique et historique. Véritable bourreau de travail et compilateur réputé, quoique parfois contesté pour le contenu approximatif de certains faits rapportés dans ses ouvrages, il passe une grande partie de sa vie dans la gêne voire la pauvreté, d’où sa boulimie d’écriture et son empressement à se mettre au service d’éditeurs pour des commandes “alimentaires”.
Dans l’introduction, l’auteur fait référence à l’Histoire naturelle de PLINE l’Ancien et prend soin de rappeler que le monde animal, issu de la création divine, est placé au service de l’homme qui en est le centre. Il en déduit que les règles de la nature obéissent toutes à cet impératif : « La sagesse du créateur les a formées à l’usage de l’homme. » Les descriptions sont assez détaillées, émaillées en permanence de références d’écrits autant anciens que modernes, et fourmillent d’affirmations au comique involontaire. On apprend ainsi que les puces « s’attachent aux hommes mais surtout aux femmes » ou cette affirmation enthousiaste à propos de la reproduction des mouches : « Est-il d’autres animaux chez qui le droit conjugal soit aussi fort ? »
À la fin du tome IV, AUBERT de LA CHESNAYE des BOIS insère plusieurs tables. La première, intitulée “Matière médicale”, est tirée du règne animal et se réfère au Systema naturae de LINNÉ. Il s’agit d’une liste de préparations à base d’animaux, voire même d’être humain puisqu’on y trouve la momie égyptienne réduite en poudre qui peut être utilisée contre l’épilepsie. On y découvre des remèdes aussi surprenants que peu ragoûtants, tels la graisse ou les excréments de chiens utilisés « contre la toux, la phtisie, la fièvre intermittente, les coliques, la dysenterie », les dents d’hippopotame « contre les hémorragies, l’épilepsie, la pleurésie », ou encore le sperme “récent” de grenouille « bon contre les inflammations, l’érésipèle & les brûlures ».
À la suite la Division générale du règne animal par LINNÉ figurent une Division générale des quadrupèdes et une Division générale des oiseaux par KLEIN, une autre Division générale du règne animal par BRISSON, une Division générale des coquillages par DEZALLIER d’ARGENVILLE et une courte Division générale des coquillages du Sénégal par ADANSON. À noter, sur la page de titre, une citation latine tirée de l’Énéide de VIRGILE : « Major rerum mihi nascitur ordo, majus opus moveo », que l’on peut traduire par : « Il m’apparaît un ordre des choses plus grand, je touche une œuvre plus grande. »
*: Présent sur Dicopathe