Occitan (langue)

Dictionnaire languedocien-françois ou choix des termes languedociens les plus difficiles à rendre en françois

Contenant un recueil des principales fautes que commettent dans la diction, & dans la Prononciation Françoise, les Habitants des Provinces Méridionales du Royaume, connus à Paris sous le nom de Gascons. Avec un petit Traite de Prononciation & de Prosodie Languedocienne. Ouvrage enrichi dans quelques-uns de ses articles de notes historiques et grammaticales, et d'observations de physique et d'histoire naturelle

Auteur(s) : BOISSIER de SAUVAGES Pierre-Augustin

 à Nîmes, chez Michel GAUDE, libraire (en fin d'ouvrage la mention : à Avignon, de l'imprimerie MERANDE, libraire, 1756)
 édition originale
  1756
 1 vol. (492 p.)
 In-octavo
 basane fauve, dos à cinq nerfs, titre doré et caissons ornés de fleurons dorés


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Pierre-Augustin BOISSIER de SAUVAGES, frère du célèbre médecin et botaniste François BOISSIER de SAUVAGES, connaît une certaine renommée grâce à sa participation à l’aventure de l’Encyclopédie dont il rédige plusieurs articles et à ses recherches sur la sériciculture, activité alors dynamique dans sa région natale d’Alès. Bien que se dénommant lui-même abbé, il ne témoigne pas d’un grand zèle religieux et ne réalise pas une carrière remarquée dans les ordres. Il ne sera d’ailleurs ordonné prêtre que très tardivement.

L’auteur prend soin de préciser qu’il ne peut prendre en compte toutes les branches de l’occitan. Il se focalise sur les parlers du Bas-Languedoc et des Cévennes, désignés ici sous le terme générique de languedocien. Bien que sa valeur soit unanimement reconnue, ce dictionnaire fait encore débat aujourd’hui. En effet certains mettent en avant l’important travail accompli pour conserver des idiomes et des expressions en occitan, à une époque où cette langue était de plus en plus mâtinée de gallicismes et en recul dans les villes, dans les milieux économiques et au sein du pouvoir.

En revanche, d’autres reprochent à Pierre-Augustin de ne présenter l’occitan que sous la forme d’un patois et de viser avant tout à corriger les “gasconismes” pour améliorer le “bon” français des élites méridionales. L’auteur déclare en préface : « Les Gascons font un peu près tous les mêmes fautes dans le françois, et qu’ils éprouvent le même embarras lorsqu’ils s’énoncent en cette langue, d’où il est aisé de conclurre qu’en ne relevant les fautes de françois que d’un ou de deux cantons particuliers, nous aurons embrassé celles qui sont communes à tous les habitans des provinces méridionales, ou tout au moins la plus grande partie ; c’est de quoi le lecteur pourra s’apercevoir en parcourant cet ouvrage. »

En dépit des reproches et des critiques, ce dictionnaire languedocien reste une référence et sera même réédité et augmenté en 1820 par Louis-Augustin HOMBRES-FRIMAS, petit-neveu de l’abbé de Sauvages et maire d’Alès. Celui-ci reprendra l’édition de 1785 en l’augmentant en particulier d’un article biographique sur Pierre-Augustin BOISSIER de SAUVAGES. Cet ouvrage est considéré comme un travail lexicographique précurseur des deux grandes entreprises lexicographiques occitanes du XIXe siècle : le Dictionnaire provençal-français de Simon-Jude HONNORAT et Lou tresor dóu Felibrige, de Frédéric MISTRAL.

L’ouvrage s’ouvre sur une dédicace au chevalier de BEAUTEVILLE, brigadier des armées du roi, commandant de la ville d’Alès et du pays des Cévennes.

Exemples de définitions

Pachôlo : tripotages, mélange que l’on fait de choses que l’on voyent rarement ensemble.

Pëca : s’absenter. Pëca l’escolo ou faire pëco, s’absenter de l’école ou faire l’école buissonnière.

Cabrida : chêvreter ou mettre bas de petits chevreaux.

Adouba : assaisonner un mets, raccommoder toutes sortes d’ouvrages.

Aigadîdo : ravine, pluie orageuse qui emporte les terres & creuse des ravins.



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