Histoire de France, Organisation administrative de la France

Dictionnaire historique des institutions, mœurs et coutumes de la France

Auteur(s) : CHERUEL Adolphe

 Paris, librairie Hachette et Cie, boulevard Saint-Germain, 79
 troisième édition (la première date de 1855)
  1870
 2 vol : tome 1. A-H (LXXVI-pages 1 à 564 ), tome 2. I-Z ( pages 565 à 1271) ; numérotation en continu
 In-douze
 demi-veau fauve à coins, dos à cinq nerfs orné me motifs dorés, pièce de titre de maroquin rouge
 gravures en noir et blanc dans le texte


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Adolphe CHERUEL, élève à l’École préparatoire, s’oriente en 1846, sous l’influence de son professeur Jules MICHELET, vers l’étude de l’histoire. Puis il devient professeur au collège de Rouen, sa ville natale, où il a Gustave FLAUBERT comme élève. En 1846, il reçoit un prix de l’Académie des sciences morales et politiques, pour un mémoire rédigé sur le thème : “Histoire de l’administration monarchique en France depuis Philippe Auguste jusqu’à Louis XIV”. Deux ans plus tard, une étude sur l’administration de LOUIS XIV lui permet d’acquérir le titre de docteur ès lettres et de devenir maître de conférences à l’École normale. Désormais reconnu par ses pairs, il poursuit une brillante carrière administrative qui lui vaut d’être successivement inspecteur de l’Académie de Paris, inspecteur général honoraire de l’Instruction publique, recteur de l’Académie de Strasbourg puis de celle de Poitiers.

N’abandonnant pas ses recherches pour autant, en 1855 il publie une Histoire de l’administration monarchique, en partie basée sur ses travaux précédents. La même année il publie son Dictionnaire historique des institutions, mœurs et coutumes de la France, livre qui, après avoir été salué par la critique dès sa sortie, connaît une seconde édition en 1865, puis une troisième, celle présentée ici, en 1870.

L’époque est favorable à la publication de grandes synthèses historiques assorties d’études thématiques et chronologiques. Mais la tendance est également aux œuvres de vulgarisation, d’autant que l’enseignement de l’histoire est désormais une mission essentielle de l’Instruction publique. Dans les années 1850, les sciences sociales naissantes sont influencées par le romantisme, mouvement qui génère une littérature sensible au lyrisme et à la mise en scène. Mais les prémices d’une sensibilité positiviste, qui triomphera après 1870 avec l’école méthodique, se font déjà sentir. Cette nouvelle approche historiographique considère que l’histoire suit “une loi de progrès”, et qu’il convient donc, pour les études historiques, de ne se fonder que sur le factuel et les sources premières.

CHERUEL entend dresser un panorama complet de la France, associant dans la même synthèse aussi bien les aspects de la vie publique (gouvernement, finance, armée, commerce, justice, etc.) que ceux qui relèvent de la vie privée (habillement, alimentation, famille, fêtes, croyances, etc.). Il justifie sa démarche en ces termes : “Souvent les deux sujets se touchent. Les mœurs modifient les institutions qui ne sont plus en harmonie avec elles, et à leur tour les institutions règlent les relations de la vie privée, interviennent dans la famille, assurent la salubrité des habitations, et exercent une influence utile ou funeste sur les habitudes domestiques. On ne peut donc réellement connaître l’histoire d’un peuple qu’en étudiant ses mœurs aussi bien que ses institutions et sa vie politique.”

Après une longue introduction générale, il trace à grands traits les aspects majeurs de l’évolution de la vie politique, économique et sociale en France, de l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine. Certaines lois récentes, comme la loi Falloux de 1850 sur l’Instruction publique, sont expliquées, tout comme les constitutions de 1848 et 1852. CHERUEL, en s’adressant en priorité aux étudiants et aux enseignants, s’efforce de respecter l’équilibre entre érudition et pédagogie, pour “rendre plus accessible les renseignements accumulés par le travail des générations antérieures”.

Dans cette véritable petite encyclopédie de poche, l’auteur, informatif avant tout, limite le plus souvent les anecdotes et les digressions. Il compense une certaine sécheresse de style en s’efforçant d’être le plus complet possible et de n’oublier aucun terme, fait ou personnage important. C’est ainsi que sont traités, dans ses pages, des sujets aussi divers que les Cafés publics,  l’Heptaméron, le Conseil  d’État, le Droit de fauteuil, l’Acte additionnel de 1815la Chaise à porteurs, l’Aboivrement, les Corporations, la Lutte contre les incendies, la Table à manger, les Troubadours, le Deuil et le Capiscol.

Ce livre condensé et d’un format pratique trouvera son public et connaîtra un succès durable puisqu’il sera réédité en 1874, en 1880, en 1884 et en 1899, bénéficiant au total de sept éditions.

Récompensé par le grand prix GOBERT à cinq reprises, CHERUEL sera admis à l’Académie des sciences morales et politiques en 1884. Comblé d’honneurs et célébré en son temps comme une figure majeure de l’historiographie française, il décèdera à Fontenay-aux-Roses en mai 1891.



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