Dictionnaire encyclopédique des marques & monogrammes, chiffres, lettres, initiales, signes figuratifs, etc.
Contenant 12156 marques concernant les aquafortistes, architectes, armuriers, bibliophiles, célébrités littéraires, céramistes,ciseleurs, damasquiniers, dessinateurs, dinandiers, ébénistes, émailleurs, fabricants de papier, fondeurs, graveurs sur bois, cuivre, pierres fines, métaux, horlogers, huchiers, imprimeurs, libraires, maîtres des monnaies, miniaturistes,modeleurs, nielleurs, numismatique, ordres de chevaleries, orfèvres, peintres, potiers d'étain, relieurs, sculpteurs sur bois, pierre, ivoire, tapissiers, tisserands, tourneurs, etc.
Auteur(s) : RIS-PAQUOT Oscar Edmond
Plus d'informations sur cet ouvrage :
Refusant de suivre les pas de son père en se lançant dans une carrière militaire, Oscar-Edmond RIS quitte sa ville natale d’Amiens et gagne Paris pour tenter sa chance comme dessinateur. En 1864, il se marie avec Louise PAQUOT, artiste-peintre, et les époux décident de joindre leurs deux patronymes. Au retour d’un voyage, il publie un ouvrage sur les costumes bretons mais, malgré sa vocation artistique, c’est dans un autre domaine qu’il va exceller, faisant même figure de référence : celui de la céramique ancienne.
Objets de luxe, depuis longtemps utilisés comme pièces d’ornement et d’apparat pour témoigner d’une certaine richesse, faïences et porcelaines sont très prisées par les collectionneurs et les marchands d’antiquités. Dans ce domaine comme dans d’autres, la difficulté réside dans l’authentification de pièces qui ont connu une production abondante et de multiples contrefaçons. L’un des moyens d’identification les plus courants, pour des profanes qui ne disposent pas des connaissances purement techniques, réservées aux experts, consiste à rechercher la marque laissée par l’artiste et/ou le fabricant. Le plus souvent la difficulté réside dans le fait que ces “signatures” sont composées d’un monogramme ou d’un symbole, difficiles à interpréter pour le simple amateur. RIS-PAQUOT se propose donc, avec son ouvrage, de procurer un guide simple et pratique pour pouvoir retrouver l’artiste ou l’atelier auquel se réfèrent ces glyphes quelque peu ésotériques. Il affirme clairement son but : “Améliorer sans cesse, faciliter les recherches, éviter la perte d’un temps précieux ; rendre aux collectionneurs et amateurs les premiers pas plus faciles, plus attrayants, et en même temps moins arides dans cette science nouvelle et merveilleuse de la céramique : tel a été, tel sera toujours le but constant vers lequel tendront tous nos efforts.”
Après plusieurs ouvrages sur des techniques de restauration et d’entretien d’objets décoratifs de collection, ainsi qu’une histoire des faïences de Rouen, il publie en 1873 un Nouveau Dictionnaire des marques et monogrammes des faïences, poteries, grès, terre de pipe, terre cuite, porcelaines, etc. anciennes et modernes. Très attendu par les amateurs et les collectionneurs, ce titre propose un catalogue alphabétique de 2 700 marques différentes. Le succès est immédiat et RIS-PAQUOT va s’imposer pour longtemps comme la référence française sur le sujet. Il va ainsi creuser son sillon – même s’il s’intéresse ponctuellement à d’autres sujets comme la peinture, l’économie “domestique”, la philatélie et l’imprimerie -, rééditant ses ouvrages devenus des classiques et proposant de nouveaux titres, comme son Manuel du collectionneur de faïences anciennes, publié pour la première fois en 1877 et joliment illustré.
L’usage de signes conventionnels utilisés comme signature s’étant répandu bien au-delà du domaine de la faïence et de la poterie, l’idée d’un dictionnaire exhaustif, recensant le plus grand nombre possible de marques et monogrammes, fait son chemin. En effet, le procédé était utilisé dans un grand nombre de corps de métier et par une infinité d’artisans et d’artistes comme, entre autres, les graveurs, les orfèvres, les sculpteurs, les ébénistes, les fondeurs, les dinandiers, les armuriers, les émailleurs ; sans oublier les peintres, les dessinateurs, les horlogers, les libraires, les fabricants de papier et les bibliophiles. C’est donc à une véritable “jungle” de sigles, d’abréviations, de signes abstraits, de dessins et de rébus que sont confrontés les collectionneurs et les antiquaires lorsqu’ils veulent s’assurer de la provenance, de l’ancienneté et surtout de l’authenticité d’un objet. La demande est donc très forte pour un ouvrage de synthèse complet et accessible à un public de non-spécialistes, tout en jouant un rôle d’aide-mémoire pour les professionnels.
En 1893 sortent les deux volumes de l’ouvrage présenté ici : le Dictionnaire encyclopédique des marques et monogrammes. Résultat d’un important travail de recherche documentaire, il propose au lecteur pas moins de 12 156 “signatures” en tous genres, toutes représentées par des gravures. Pour effectuer un classement dans cette masse très diverse, il opte pour un plan en quatre parties, dont la première s’avère la plus conséquente. Il commence par les marques et monogrammes “ordinaires”, simples ou enlacés, qu’il classe par ordre alphabétique ; travail qui nécessite un certain entraînement, en particulier quand il s’agit de savoir quelle est la première des lettres enlacées. Il passe ensuite aux marques figuratives ou symboliques, dont certaines sont en fait de véritables rébus. Composées sans lettres, elles sont par là même beaucoup plus difficiles à interpréter pour le néophyte. La troisième section est un répertoire alphabétique de tous les noms cités dans ce dictionnaire. Ce chapitre est très utile car il permet, grâce à des renvois, de retrouver les différentes marques employées par le même artiste, atelier ou artisan. Mais il présume que l’on en connaisse le nom à l’avance, ce qui n’est pas toujours le cas. La dernière partie est une table géographique, qui renferme les noms de tous les grands centres industriels de faïence, de céramique et de porcelaine, rangés par ordre alphabétique ; ce qui permet de trouver aisément tout ce qui se rapporte à une ville, une région ou un pays.
Après la publication de ce précieux outil, toujours très apprécié des amateurs, RIS-PAQUOT continuera à écrire, alimentant une abondante bibliographie, aussi bien sur son sujet de prédilection que sur d’autres centres d’intérêt comme la photographie. Il décèdera à une date inconnue, probablement aux environs de 1910.
Exemples :
1660. Le musée de Rotterdam possède de lui une rivière. Le musée de Dresde, une kermesse hollandaise. La galerie Suermondt avait également de lui une rivière gelée, avec de nombreux patineurs.
10678. Poinçon représentant une tête de Minerve, entourée d’un cadre à 8 pans irréguliers (1er titre d’or 0,950), employé pour Paris et les départements, et ce, en vertu d’une ordonnance en date du 7 avril 1838.
2510. Poinçon de l’armurier allemand Tesse ou Tesche, travaillant à Solingen vers 1595.
4616 à 4620. Signes maçonniques ou lapidaires dont se servaient les architectes, maîtres, ouvriers et tailleurs de pierres faisant partie des loges maçonniques. Chacun d’eux adoptait une marque qui lui était particulière et qu’il conservait dans chaque chantier où il transportait son industrie. Ceux-ci ont été relevés à Reims et à Strasbourg.
4948. Chiffre se trouvant sur le plat des livres de la bibliothèque de Henri III, roi de France, après son mariage. Ces lettres sont placées au-dessus de l’écu de France et de Pologne. Ce monogramme est entouré du collier de l’ordre de Saint-Michel. La lettre H signifie Henri et les deux lambdas grecs (22), dont un est renversé, Louise de Vaudemont (Lorraine).