Électricité, Magnétisme, Physique (science)

Dictionnaire d’électricité et de magnétisme

étymologique, historique, théorique, technique : avec la synonymie française, allemande et anglaise

Auteur(s) : JACQUEZ Ernest

 Paris, librairie C. Klincksieck, 11, rue de Lille
 édition originale
  1883
 1 vol (VIII-281 p.)
 In-octavo
 percaline marron, lettres dorées sur le dos et le plat


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Né à Lure en 1842, Ernest JACQUEZ , titulaire d’un double baccalauréat – ès lettres et ès sciences –, témoigne d’emblée de bonnes dispositions pour les langues. Poursuivant ses études à Paris, il parvient à intégrer l’Administration centrale des télégraphes. En 1879, son organisme de tutelle fusionne avec la Direction de l’exploitation postale, pour devenir le ministère des Postes et des Télégraphes, au sein duquel est créé un centre de documentation à vocation scientifique et administrative. Appuyé par de bonnes recommandations, notre érudit prend la direction de cette nouvelle instance avec le titre de bibliothécaire.

Manifestement doté d’un bon esprit d’analyse et très au fait des problématiques scientifiques et des questions d’ordre technique, JACQUEZ décide de mettre à profit la vaste documentation dont il dispose pour rédiger un dictionnaire consacré à un sujet qui connaît alors une évolution très rapide : l’électricité. Étudiée depuis l’Antiquité, cette source d’énergie fait l’objet, aux XVIIe et XVIIIe siècles, d’expérimentations qui permettent d’en comprendre les principes et d’élaborer des machines capables d’en produire, comme la fameuse pile de l’Italien Alessandro VOLTA. En 1820, le physicien français André-Marie AMPÈRE établit entre électricité et magnétisme un lien qui débouchera quelques années plus tard sur l’invention de l’électroaimant. Par la suite, les travaux de plusieurs savants, comme Michael FARADAY, jettent les bases de la production et de l’utilisation industrielle de l’électricité. Une de ses applications les plus spectaculaires va être la création du télégraphe électrique, qui se développe rapidement en France à partir de 1850.

Le Dictionnaire d’électricité et de magnétisme est publié pour la première fois en 1883. Dans son ouvrage, JACQUEZ fait un point complet sur les connaissances théoriques de l’électricité. Il insiste particulièrement sur les perspectives de son utilisation à grande échelle débouchant, entre autres, sur l’invention du tramway électrique, de l’éclairage à incandescence et du téléphone, dont le brevet sera déposé en 1876. En 1881, la France, qui ambitionne d’être pionnière dans ce domaine, organise la première Exposition internationale d’électricité. L’auteur ne néglige pas de rappeler les grandes étapes historiques et le rôle joué par des savants éminents dans la conquête de la “fée électricité”, tels Otto de GERICKE, Gaston PLANTÉ, Benjamin FRANKLIN, Luigi-Aloiso GALVANI, ou encore Georg OHM.

Le propos de JACQUEZ vise à brosser un panorama complet des importantes découvertes sur l’électricité réalisées en seulement quelques décennies. S’adressant aussi bien aux scientifiques qu’aux profanes, il leur procure un dictionnaire, qui permet de décrypter les publications consacrées à un sujet qui fait appel tout à la fois aux notions de chimie, de physique et de mathématiques. Il s’efforce d’être le plus clair et précis possible, en reprenant des équations et des formules nécessaires à la compréhension d’un livre dépourvu d’illustrations, et en prenant soin, à l’attention des étudiants, d’indiquer les équivalents anglais et allemands. Outre le vocabulaire théorique et technique (élasticité électrique, recharge résiduelle latente, résistance, etc.), l’auteur présente de nombreux appareils nouveaux, comme la lampe à dérivation, le microtasimètre, le compensateur, le frein électrique d’Achard, le galvanomètre marin ou encore le rhéélectromètre. En raison de la profession initiale de l’auteur, la partie consacrée au télégraphe est particulièrement développée. Son travail de synthèse, apprécié par les autorités et le milieu scientifique, vaudra à JACQUEZ d’être nommé officier d’Académie en 1884.

Les progrès s’avérant fulgurants dans le domaine de l’électricité, une seconde édition, “entièrement refondue et considérablement augmentée”, du dictionnaire, voit le jour en 1887. Cependant, l’ouvrage pour lequel JACQUEZ passera définitivement à la postérité touche un autre domaine, puisqu’il s’agit de l’Atlas des lignes télégraphiques aériennes construites en France de 1793 à 1852, ouvrage réalisé conjointement avec un employé aux transmissions de l’Administration centrale des télégraphes, le Breton Adhémar KERMABON. Édité en 1892, ce livre, que les connaisseurs identifient comme ʺl’Atlas Jacquez-Kermabon“, contient une cinquantaine de cartes qui permettent de reconstituer le célèbre réseau des stations Chappe, précurseur du télégraphe moderne. Si la date de décès de JACQUEZ demeure inconnue, elle est probablement postérieure à 1902, date à laquelle il a publié une traduction du Chimie photographique de Rodolfo NAMIAS.

Quelques extraits

*Laine minérale ou des scories (Schlackenwolle — Slag) : Produit laineux provenant des scories des hauts-fourneaux et qui, étant un mauvais conducteur de la chaleur, sert à envelopper les câbles souterrains allemands, pour les préserver des influences atmosphériques. La laine minérale est inattaquable par l’air et l’eau, incombustible et non putrescible.

*Bouton de feu galvanique (Galvanisches Brennmittel — Burning electric button). Cautère formé d’un fil de platine enroulé sur lui-même en forme de cylindre à spires serrées, et que l’on adapte à un manche porte-cautère auquel aboutissent, en deux boulons, les électrodes d’un générateur électrique. Cet instrument sert à déterminer, par la chaleur que le courant électrique développe dans le fil de platine, la formation d’un caillot obturateur à l’orifice du vaisseau sectionné sur lequel on l’applique.

*Diagnostic de la mort (Diagnosticum des Todes — Diagnostic of the death) : D’après le Dr Max Buch, un degré de chaleur sensible au thermomètre s’observe lors de la contraction d’un muscle vivant, et ne s’accuse jamais sur un muscle mort que l’on fait contracter par une excitation électrique.

*Microphone (Mikrophon — Microphone) : Mot adopté depuis longtemps déjà par Wheatslone et qui a été employé, en 1878, par M. Hughes, pour désigner un appareil dans lequel les vibrations produites par les sons sont utilisées à la modification de la résistance d’un circuit, par la pression au contact de deux corps semi-conducteurs (charbons ou autres substances), intercalés et traversés par un courant, sous l’influence d’une force électromotrice constante. Les variations de résistance suivant la même loi que les mouvements de vibration des corps qui, par la pression qu’ils subissent, déterminent la variation de résistance, l’intensité du courant qui
traverse le circuit varie par suite suivant cette même loi, et cette intensité variable est utilisée pour produire dans le téléphone les sons émis à proximité du microphone ou du téléphone transmetteur.



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