Médecine vétérinaire

Dictionnaire de médecine et de chirurgie vétérinaires

ouvrage utile aux vétérinaires, aux officiers de cavalerie, aux propriétaires, aux fermiers, aux cultivateurs, et à toutes les personnes chargées du soin et du gouvernement des animaux domestiques

Auteur(s) : HURTREL d'ARBOVAL Louis Henri Joseph

 Paris, chez J.-B. BAILLIÈRE, libraire-éditeur, rue et vis-à-vis de l'École de médecine, n°13 bis ; Londres, même maison, 3 Bedford Street, Bedford Square ; Bruxelles, au Dépôt de la Librairie médicale française
 édition originale
  1826-1828
 4 vol.
 In-quarto
 demi-basane noire, dos lisse orné de motifs dorés imprimés, titre et tomaison en lettres dorées


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Louis Henri Joseph HURTREL d’ARBOVAL est issu d’une ancienne famille de magistrats de Montreuil-sur-Mer. Dans sa jeunesse il a le malheur d’être enfermé pendant la Terreur dans la prison d’Abbeville, épisode qui renforcera à jamais ses convictions royalistes. En 1798 il monte à Paris pour achever, à l’École vétérinaire d’Alfort, des études longtemps interrompues. Quatre ans plus tard, il revient exercer dans sa ville natale un emploi de vétérinaire à plein temps, alternant les visites dans les fermes et les consultations en cabinet.

La médecine vétérinaire existe depuis l’Antiquité, mais, au tournant du XVIIIe siècle, toujours dépendante de la médecine traditionnelle et de l’histoire naturelle, elle peine à se dégager d’un certain empirisme, sans parvenir à se doter d’un corpus théorique unifié purement scientifique. Les autorités françaises, conscientes de la nécessité de lutter contre les épizooties, décident alors de mettre en place un enseignement vétérinaire dont le maître d’œuvre sera Claude BOURGELAT. Pionnières en Europe, en France des écoles vétérinaires voient le jour, la première en 1762 à Lyon, suivie en 1765 par celle d’Alfort. Des dictionnaires commencent également à paraître, comme le Dictionnaire vétérinaire et des animaux domestiques du compilateur Pierre-Joseph BUC’HOZ, mais ces ouvrages souffrent d’un aspect “fourre-tout” et manquent souvent de rigueur scientifique et d’esprit critique.

Fort de son expérience et doté d’un sens aiguisé de l’observation, HURTREL d’ARBOVAL commence à rédiger, pour le compte de plusieurs revues, des articles dont certains seront remarqués et feront l’objet d’une publication séparée. En parallèle, il travaille à son grand œuvre, un dictionnaire complet et “moderne” de la science vétérinaire. Engagé dans une tâche immense qui consiste à mettre de l’ordre dans une science encore en gestation, il compile, analyse et critique un grand nombre de publications professionnelles afin de réaliser une synthèse fondée sur des bases théoriques solides. Même si, par la suite, quelques erreurs pourront être relevées dans son dictionnaire, sa démarche bénéficiera longtemps d’une incontestable réputation de rigueur scientifique.

Destiné à un public aussi bien “médical” et estudiantin qu’à une population en contact permanent avec les animaux telle que celle des paysans, des cavaliers ou des éleveurs, le Dictionnaire de médecine et de chirurgie vétérinaires est publié en quatre volumes entre 1826 et 1828. Il s’agit de l’ouvrage ici présenté en édition originale. En raison du succès rencontré, une seconde édition augmentée verra le jour en 1839, année de la mort de son auteur. Tout au long du siècle, le livre fera figure d’ouvrage de référence, plus particulièrement sous la forme actualisée et corrigée par Auguste ZUNDEL, “vétérinaire supérieur d’Alsace-Lorraine” sous le titre de Dictionnaire de médecine, de chirurgie et d’hygiène vétérinaires. Ce livre sera publié en 1874 aux éditions Baillière, déjà éditrice des versions précédentes.

HURTREL d’ARBOVAL évite l’usage des termes techniques trop spécifiques et trop pointus, sans que ses articles ne cessent de se montrer exhaustifs grâce à des descriptions longues et précises. Les maladies sont présentées en détail, de même que les symptômes, les diagnostics, les gestes à exécuter et les traitements préventifs ou curatifs à administrer aux animaux. Il décrit les interventions chirurgicales à réaliser, qu’elles soient simples comme l’incision d’un abcès ou plus ardues comme la réduction d’une hernie ou l’ablation d’une tumeur. Quand une technique est encore au stade expérimental chez l’animal, l’auteur n’hésite pas à opérer un rapprochement avec des opérations ou des traitements identiques appliqués à l’homme.

Les épizooties et les maladies purement animales méritent de très longs développements, qu’il s’agisse des vessigons du cheval, du typhus contagieux épizootique du gros bétail, du mal d’âne ou des fièvres aphteuses de bovidés. L’espèce chevaline, sur laquelle repose l’économie du pays et qui, par voie de conséquence, intéresse une très large part des utilisateurs potentiels du dictionnaire, fait l’objet d’une attention toute particulière de l’auteur. Celui-ci insiste particulièrement sur l’importance pour leurs propriétaires de garantir aux chevaux de bonnes conditions de vie afin de les maintenir en bonne santé.

Dans le domaine de l’hygiène et de la prévention, HURTREL d’ARBOVAL fait le point sur les avancées héritées des expériences passées. C’est ainsi qu’il évoque longuement les progrès de la vaccination appliquée au bétail ou les techniques d’isolement qui ont permis au XVIIIe siècle de circonscrire des épizooties. Remarquons au passage que les techniques d’acupuncture ne sont pas oubliées. À l’époque, cette pratique, importée de Chine depuis plus d’un siècle, demeure encore balbutiante. L’auteur évoque les expérimentations effectuées par ce procédé sur des animaux, sans dissimuler son scepticisme sur son efficacité.

Au tournant du siècle, ce dictionnaire sera progressivement dépassé, laissant place à des ouvrages enrichis par les dernières avancées des sciences vétérinaires. Ces livres présenteront surtout l’avantage, par rapport à leurs prédécesseurs, d’être abondamment illustrés, comme en particulier le Dictionnaire vétérinaire de Paul CAGNY et Henri-Joseph GOBERT publié entre 1902 et 1904.



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