Archéologie, Antiquité gréco-romaine

Dictionnaire de l’archéologie et des antiquités chez les divers peuples

Auteur(s) : BOSC Ernest

 Paris, librairie de Firmin DIDOT frères, imprimeurs de l'Institut de France, 56, rue Jacob
 édition originale
  1881
 1 vo (VII-576 p.)
 In-douze
 basane bordeaux, dos à quatre nerfs, caissons ornés de filets dorés,
 450 gravures intercalées dans le texte


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Inspecteur des travaux publics de formation, Ernest BOSC fait carrière dans le journalisme. Il participe activement à la rédaction du Moniteur des architectes, dont il sera rédacteur en chef, ainsi qu’à de nombreux périodiques. Il sera un auteur particulièrement fécond, comme l’atteste sa bibliographie à la fois fournie et éclectique. BOSC est, entre autres, l’auteur d’un Dictionnaire de l’art, de la curiosité et du bibelot et d’un Dictionnaire raisonné d’architecture et des sciences et arts qui s’y rattachent. Mais c’est grâce à des ouvrages consacrés à l’ésotérisme, aux sciences occultes et à l’alchimie, qu’il acquerra une renommée durable. En raison de la nature des thèmes abordés, ses œuvres, le plus souvent publiées sous des pseudonymes (le plus fameux étant Marcus de VÈZE), lui vaudront souvent critiques et moqueries. Il est également l’auteur d’un Traité théorique et pratique du haschisch, des substances psychiques et des plantes magiques, sujet qui lui tient à cœur car il considère que les hallucinogènes sont un moyen privilégié pour communiquer avec les puissances occultes. En 1881, c’est sur un sujet plus classique qu’il décide de publier une synthèse ; il s’agit d’un Dictionnaire de l’archéologie et des antiquités chez les divers peuples.

Devenue une science moderne, l’archéologie connaît un fort développement au cours du XIXe siècle et, l’expansion coloniale aidant, déborde désormais largement le cadre européen et moyen-oriental. Ce domaine est également devenu l’enjeu d’une véritable compétition entre différentes nations, en particulier la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Les avancées archéologiques, en particulier sur les civilisations de l’Antiquité, qui avaient pour ainsi dire disparu de l’histoire pendant des siècles, passionnent désormais un public de plus en plus large. C’est pour répondre à la demande des curieux et des profanes, qui ne disposent pas forcément du bagage universitaire nécessaire, que BOSC décide de proposer un lexique pratique destiné à saisir la “nouvelle langue technique” qui s’est forgée en quelques siècles. C’est ainsi qu’en préambule il décrit son ouvrage : “Un dictionnaire, définissant les principaux termes de l’archéologie et des antiquités chez les divers peuples, était à faire ; nous n’avons pas hésité à l’entreprendre malgré les difficultés que comporte un pareil travail, fatalement incomplet, puisque chaque jour apporte de nouvelles découvertes et, partant, de nouveaux termes à enregistrer.”

Pour rendre son dictionnaire accessible, BOSC lui donne la forme d’un glossaire facile à utiliser plutôt que d’une synthèse érudite ; choix qui ne l’empêche pas, le cas échéant, de rentrer dans le détail voire l’anecdotique. Son ouvrage, agrémenté de multiples gravures incorporées au texte, aborde aussi bien la mythologie, l’organisation sociale, politique et économique, que tout ce qui relève de la vie quotidienne, de l’histoire de l’art et de l’architecture ; ce dernier thème lui permettant de faire de nombreux rappels au précédent dictionnaire qu’il y a consacré. L’auteur ambitionne de s’intéresser à toutes les civilisations antiques, comme celles du Pérou, du Mexique, de l’Inde, des Khmers ou de la Perse ; mais dans ce livre, les Grecs et les Romains se paient la part du lion, suivis dans une moindre mesure par les Égyptiens, les Étrusques, les Celtes, les Assyriens, les Babyloniens, les Hébreux et ce qu’il appelle l’archéologie “chrétienne”. En revanche, la Chine, le Japon et l’Afrique subsaharienne sont absents de l’ouvrage.

Au fil des entrées du dictionnaire, BOSC offre l’occasion au lecteur de découvrir des termes pittoresques tels que l’aerumna, l’acrotère, les izeds, les caochytes, le kyphi, les vomitoires, la zotheca, le carnyx, le fiscus, ou encore la clamyde, l’accubitum, les agonales et les épagomènes.

Quelques définitions

*Cloacarium, A.rom. – Impôt des égouts ; c’était une taxe que les habitants de Rome payaient pour l’entretien, les réparations et le nettoyage des égouts.

*Mutulus, mutule, A. Gén. — D’une manière générale, toute saillie de pierre ou de bois qui dépasse l’alignement d’un mur, telle qu’un chevron par exemple ; par extension, ornement d’architecture caractéristique de l’ordre dorique et qui consiste en un membre carré placé à des intervalles égaux au-dessus des triglyphes et des métopes de la corniche dorique. — Dans le corinthien, les mutules sont remplacées par des modillons.

*Volsella, vulsella, A. Rom. — Pince à épiler, c’est-à-dire servant à arracher des cheveux ou des poils avec leur racine. — Pince de dentiste pour enlever des fragments de dent pouvant rester dans la bouche après une opération dentaire. — Instrument de chirurgie servant à rajuster des os fracturés ou à saisir les bords d’une plaie pour couper plus facilement les chairs à supprimer, etc.

*Sawek, A. Egyp. — Déesse égyptienne, qui présidait à la garde et à la conservation des bibliothèques. On l’adorait à Memphis.

*Corybantes, A. Gr. et Rom. — Prêtres de Cybèle, originaires de la Phrygie, ainsi nommés parce qu’ils marchaient en sautant (koruptantes bainein) ou qu’ils se plaçaient sous la protection de Corybas, fils de Jason et de Cybèle, qui importa chez les Phrygiens le culte de sa mère. D’autres antiquaires font dériver ce terme de korubantion (tiare phrygienne), parce que les corybantes portaient un casque (korus).

*Auceps, A. Rom. — Chasseur d’oiseaux, quel que fût le moyen employé par l’auceps pour les prendre. Il pouvait se servir de filets à glace (amites), de trappes (transennœ), de roseaux enduits de glu (calami arundines), enfin, de pièges et de trébuchets (pedicœ et laquei). Tel est le sens générique de ce terme. Dans une acception plus restreinte, il désigne un esclave de la maison des champs (villa rustica), faisant donc partie de la familia rustica et remplissant les fonctions de garde-chasse.

*Acetabulum, A. Rom. — Coupe qui servait à contenir le vinaigre (acetum) que les Romains utilisaient comme condiment dans leurs repas. (Voy. VASE dans notre Dict. d’architecture) — On donnait aussi le même nom à de petits vases servant à tout autre usage qu’à renfermer du vinaigre ou autres condiments, quand ces vases affectaient la même forme que ceux destinés au vinaigre de table : ce qui le prouve, c’est qu’on a retrouvé des acetabula en argent ; or, il est bien évident qu’un vase de ce métal ne pourrait supporter un contact prolongé du vinaigre. L’acetabulum était aussi un gobelet d’escamoteur employé chez les Grecs et les Romains pour escamoter la muscade. L’escamoteur se nommait prœstigiator chez ceux-ci et psephocleptes ou psephopaiketes chez les Grecs.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire