culture générale

Dictionnaire de la conversation et de la lecture

Auteur(s) : DUCKETT William

 Paris, Belin-Mandar librairie, rue SAint-André des arts, 55
 édition originale
  1832-1839
 58 vol.
 In-octavo
 


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Publié pour la première fois entre 1796 et 1809 par Renatus Gotthelf LÖBEL, le Conversations-Lexikon mit vorzüglicher Rücksicht auf die gegenwärtigen Zeiten (Encyclopédie avec un intérêt particulier pour le temps présent) est racheté par l’éditeur Friedrich Arnold BROCKHAUS. Cet ouvrage servira de base à sa propre encyclopédie qui, connue sous le nom de Brockhaus Enzyklopädie,  sera promise à une longue carrière : elle en est aujourd’hui à sa 21e édition…

Le Conversations-Lexicon, destiné à un large public en dépit d‘une taille conséquente, fera des émules en Europe. En France, c’est la librairie Belin-Mandar qui mettra en chantier sa propre version sous le titre de Dictionnaire de la conversation et de la lecture. La publication débute en 1832 et s’étale jusqu’en 1839, totalisant au final le nombre très respectable de 58 tomes. C’est la version originale de cet ouvrage monumental que nous vous présentons ici.

La direction du projet est confiée à William DUCKETT. Fils d’un patriote irlandais fortement impliqué dans les événements révolutionnaires parisiens durant la Terreur, ce journaliste est connu pour sa grande érudition. Il peut rassembler une vaste équipe de contributeurs, comptant sur la collaboration de personnalités telles que François GUIZOT, François ARAGO, Adolphe THIERS, Jean-Baptiste SAY, Eugène VIOLLET-le-DUC, Paul LACROIX, Hector BERLIOZ, etc.

La préface insiste avec force sur la neutralité politique et idéologique du contenu de l’ouvrage, afin de se démarquer de manière très nette de la fameuse Encyclopédie de Diderot et d’ALEMBERT. Le dictionnaire est présenté comme “un ouvrage dont le plan admet l’expression de toutes les opinions, l’exposition et la défense de tous les systèmes qui se partagent le monde de la pensée. En consentant à être exclusifs, à ne présenter la vérité que sous une de ses faces, notre succès eût sans aucun doute été plus prompt, et surtout plus facile. Quand nous avons annoncé un livre de bonne foi et d’impartialité, nous n’ignorions pas les obstacles d’exécution que nous rencontrerions, et combien par là nous restreignions nous-mêmes notre cercle d’action. Nous n’en avons pas moins persisté à suivre la voie qui seule nous avait paru sage et bonne”. L’ouvrage, vendu comme exempt de toute propagande philosophique, politique et religieuse, se veut également exempt de tout “esprit de parti ou de coterie”. Assez classique aussi bien dans le fond que dans la forme, ce dictionnaire encyclopédique, qui propose une synthèse des savoirs de son époque, contient aussi bien des biographies, des articles sur les arts et les lettres que des termes techniques, médicaux et scientifiques.

En 1841, DUCKETT signe une version abrégée de l’ouvrage – en dix volumes quand même – sous le titre de Dictionnaire de conversation à l’usage des dames et des jeunes personnes, ou complément nécessaire de toute bonne éducation. Les deux versions connaissent suffisamment de succès pour inciter l’éditeur Ambroise FIRMIN-DIDOT à reprendre l’ouvrage et proposer une nouvelle édition refondue et augmentée du Dictionnaire de la conversation et de la lecture. DUCKETT, maintenu à la tête du comité de rédaction, en profite pour y faire participer son propre fils. Cette nouvelle version, ramassée en seize volumes, est publiée entre 1853 et 1860. Cinq tomes de suppléments “offrant le résumé des faits et idées de notre temps” suivront entre 1864 et 1882.

Ayant acquis une certaine renommée grâce au dictionnaire, DUCKETT poursuit également sa carrière dans le journalisme. Il dirigera pendant quelques années la revue de critique littéraire Chronique de Paris – période durant laquelle il se heurtera avec BALZAC qui voulait acquérir le périodique – et fondera après la révolution de 1848 des journaux à l’existence éphémère. Contribuant ensuite à diverses publications, dont le Tintamarre, il mourra à Paris en février 1873.



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