culture générale, Français (langue)

Dictionaire servant de bibliothèque universelle

ou Recueil succinct de toutes les plus belles matières de la théologie, de l'histoire, du droict, de la poësie, de la cosmographie, de la chronologie, de la fable, de la médecine, de la chirurgie et de la pharmacie. Ensemble des vies plus remarquables des saincts, des satriarches, des docteurs de l'Eglise,tant judaïque que chreftienne, des papes, des empereurs, des Rois, des Hommes & des femmes illustres; Avec une fidèle & succinte description des estats, des royaumes, des empires, & des principautez, des isles, des montagnes, des fleuves, des mers, des lacs, des fontaines: des animaux terrestres & aquatiques, des plantes & des minéraux, & de tous les termes citez aux parties de l'astronomie ou science Celeste; Ensuitte une espece de renvoy à la fin de chaque Sommaire, servant d'authorité aux matières, de concordance aux sçavans, & d'indice aux curieux.

Auteur(s) : BOYER du PETIT-PUY Paul

 à Paris, chez Antoine de SOMMAVILLE, au Palais, en la salle des merciers, à l'Escu de France
 édition originale
  1649
 1 vol (VIII-1198 p.)
 In-folio
 cuir brun, dos à six nerfs
 bandeaux décoratifs, lettrines ornées


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Né dans la région de Condom vers 1615, Paul BOYER du PETIT-PUY fait partie des trois cents membres de l’expédition menée par Charles PONCET de BRÉTIGNY en 1643. Ayant pour mission d’établir une colonie viable dans une France équinoxiale correspondant à l’actuelle Guyane, ce dernier fonde un village et un fort à Cérépou, à l’emplacement de l’actuelle Cayenne. Mais, après la mort du gouverneur, tué par des indigènes l’année suivante, la colonie périclite rapidement. De retour en France, BOYER du PETIT-PUY, sur lequel on dispose de peu déléments biographiques, essaie de vivre de sa plume et d’attirer l’attention de la cour avec toute une série d’essais à la gloire de la famille royale, tels que L’Image du souverain, ou l’illustre portrait des divinités mortelles, où il est traité de la dignité royale, de l’ancienne institution des rois contre l’opinion des libertins du siècle, le Discours prophétique sur la naissance de monseigneur le prince, ou encore les Remarques des signalés bienfaits rendus à l’État par Anne d’Autriche, reine de France et de Navarre, depuis le commencement de sa régence jusqu’à présent. Parmi ces textes “politiques”, publiés dans la période très agitée de la Fronde, notre auteur s’est également essayé à un ouvrage d’un autre type, une compilation. Il parle pour sa part d’un recueil succinct – qui s’apparente à un abrégé de culture générale. C’est le livre que nous allons vous présenter.

Édité à Paris en 1649, le Dictionaire servant de bibliothèque universelle (le mot Dictionnaire  est écrit avec un seul N) a en effet pour ambition d’être un ouvrage très utile non seulement aux orateurs pour les curieuses recherches, aux estrangères pour l’excellence de la langue & de l’orthographe ; mais encore à tous ceux qui prétendent à la générale intelligence de tout l’estre créé, soit ou céleste ou terrestre, pour en escrire quelque chose en particulier, ou pour en discourir dans les grandes assemblées. Sans doute pour se singulariser, BOYER du PETIT-PUY a opté pour un classement curieux et, pour tout dire, assez peu pratique. Il organise en effet son texte en regroupant les mots, les verbes conjugués et les noms selon leur terminaison (-on, –er, -oin, etc.), particularité qui a nécessité le rajout dune très longue table des matières. Autre défaut, beaucoup de termes sont listés sans faire l’objet de définitions, lesquelles sont peu nombreuses et moins développées que l’interminable sous-titre présent sur la première page ne le laisse entendre. Nous sommes plus en présence d’un vérificateur d’orthographe que d’un véritable dictionnaire, de sorte que le livre ne peut être vraiment utile quà un lecteur qui a déjà une bonne connaissance de la langue française et dispose d’un niveau correct de culture générale. Ce livre ne lui vaudra pas une grande renommée et, au XIXe siècle, lauteur sera décrit comme un homme plus laborieux que savant qui, de surcroît, a corrompu beaucoup de noms qu’il n’a pas entendus. Si BOYER a malgré tout réussi à sauver son nom de l’oubli, c’est essentiellement grâce à un autre ouvrage publié cinq ans plus tard – Véritable Relation de tout ce qui s’est fait et passé au voyage que M. de Brétigny fit à l’Amérique occidentale  –, dans lequel il relate l’expérience coloniale à laquelle il avait participé, et qui demeure un précieux témoignage historique sur l’histoire de la Guyane.



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