Antiquarius
in quo praeter antiqua et obsoleta verba ac voces minus usitatas, dicendi formulæ insolentes, plurimi ritus pop. Rom. ac Græcis peculiares exponuntur & enodantur. Adiecta est in fine vetustiorum vocum ex glosariis aliquot collecta farrago
Auteur(s) : LAUREMBERG Johann
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Lorsqu’il entame ses études de médecine et de mathématique, la famille de Johann LAUREMBERG, parfois orthographié en français Jean LAURENBERG, appartient à l’élite intellectuelle de la ville de Rostock. Dans cette grande ville hanséatique, son père, Wilhelm, médecin et naturaliste réputé, a exercé la fonction de recteur de l’université. Son frère, Peter, médecin lui aussi, s’intéresse à la poésie, à la mathématique, à la littérature et à la philosophie ; il deviendra à son tour recteur de l’université.
Johann ne se cantonne pas au domaine médical et accède, dès 1610, au grade de magister artium, l’équivalent de maître ès lettres. Il entame ensuite un “grand tour” en Europe qui durera plusieurs années, le menant en particulier à Reims où, en 1616, il devient docteur en médecine.
De retour à Rostock en 1618, il y enseigne la poésie. Fin lettré, possédant une parfaite maîtrise des langues anciennes, il a déjà rédigé une pièce, Pompejus magnus, ainsi que des poèmes en grec et en latin. Il fait alors figure de spécialiste du néo-latin, forme tardive d’un latin disparu au Moyen Âge comme langue vernaculaire, mais toujours usité comme langue liturgique, savante et littéraire. Ce néo-latin, lui-même issu du latin médiéval, a beaucoup évolué depuis la Renaissance et, au terme de sa mutation, il a fini par se différencier assez nettement du latin classique.
Philologue et linguiste, Lauremberg rédige un lexique destiné à aider les étudiants dans la compréhension des tournures les plus ardues, du vocabulaire le moins courant et des termes les plus archaïques qu’un lecteur puisse rencontrer dans les textes anciens. Publié à Lyon en 1622 sous le pseudonyme de Hans Wilhelm LAURENBERG, l’Antiquarius est apprécié à sa sortie pour l’érudition dont fait preuve son auteur, mais aussi pour le nombre et la variété des citations insérées dans les articles. Signe de succès, l’Antiquarius est réédité en 1652, cette fois-ci sous le nom de Ian LAURENBERG ; il s’agit de l’édition ici présentée.
Pour chaque mot difficile ou “daté”, l’Antiquarius propose, en latin, un ou plusieurs synonymes souvent suivis d’une courte définition puis d’un équivalent en grec ancien. En préambule au dictionnaire, l’auteur a placé un courrier élogieux qui lui a été adressé par le père Ludovico de LA CERDA, un jésuite érudit spécialiste de la littérature latine. Chaque article est illustré de citations choisies avec soin par l’auteur dans le but d’illustrer les différents sens d’un même mot.
En 1623, CHRISTIAN IV, roi du Danemark, fonde l’Académie de SORO, une école secondaire réservée aux fils de la noblesse danoise. Il engage LAUREMBERG pour y occuper le poste de professeur de mathématique, matière qu’il enseigne en allemand, langue considérée dans les pays du Nord comme scientifique et “intellectuelle”. Toujours au Danemark, LAUREMBERG écrit, en bas-allemand, ses poèmes satiriques les plus connus qui lui valent le surnom d’“HORACE allemand”. Signalons enfin que, en dehors de ses nombreux domaines d’excellence, il est également réputé pour son travail cartographique.
Sur la page de titre, la marque d’imprimeur de la famille de libraires calvinistes HUGUETAN représente une sphère armillaire portée par une main céleste et entourée de deux anges qui tiennent un cartouche dans lequel figure la devise “Universitas rerum ut pulsis in manu Ieovae” (“L’universalité des choses est semblable à de la poussière dans la main de Dieu”).