Dès sa disparition, la célèbre bibliothèque d’Alexandrie accède au rang de mythe universel, mais une autre bibliothèque légendaire, bien moins renommée, continue depuis des siècles à enflammer les imaginations au point de faire l’objet d’une quête qui se perpétue de nos jours : la bibliothèque disparue d’IVAN le TERRIBLE.
L’histoire de cette bibliothèque, qui porte le nom d’un souverain sanguinaire passé à la postérité comme l’archétype du despote cruel et paranoïaque, débute bien avant son règne. Après la chute de Constantinople en 1453, de nombreux Byzantins trouvent refuge en Italie. Parmi ces exilés se trouve Thomas PALÉOLOGUE, frère du dernier empereur, qui a défendu la Morée contre les Ottomans jusqu’à sa chute en 1460, date à laquelle il se réfugie à Rome. Selon la tradition, il aurait pris soin d’emporter avec lui la riche bibliothèque impériale, constamment agrandie au cours des siècles par les monarques byzantins successifs.
La fille de ce prince, Zoé PALÉOLOGUE, épouse en 1472 le grand-prince de Moscou IVAN III en prenant le nom de Sophie (ci-dessous, le mariage).
Elle transmet à son époux le droit d’arborer l’emblème byzantin de l’aigle bicéphale, permettant ainsi à la Russie de se poser en héritière de Constantinople, mais, dans son trousseau, elle apporte également les 800 volumes sauvés par son père.
Appelée LIBERAYA (forme russifiée du latin Liber), cette collection reste, pour limiter les risques d’incendie, regroupée dans une bibliothèque souterraine probablement située sous le Kremlin.
Souverain en titre depuis 1533, IVAN IV (ci-dessous), petit-fils d’IVAN III, se fait sacrer en 1547 comme le tsar de toutes les Russies. S’il n’usurpera pas, au cours d’un règne très agité, le surnom de “Terrible”, le premier empereur russe jouira également d’une réputation de lettré toujours soucieux d’enrichir par de nouveaux manuscrits le fonds dont il a hérité. À sa mort en 1584, nous perdons toute trace de cette fameuse bibliothèque qui, depuis lors, est demeurée introuvable. Elle accède ainsi au rang de légende, assortie pour la postérité du nom de son dernier possesseur connu.
Désormais les hypothèses vont aller bon train. La première d’entre elles envisage sa destruction pure et simple. En effet entre 1547 et 1626, alors que Moscou est ravagée par trois grands incendies, cette bibliothèque a pu disparaître en fumée. Autre piste, IVAN le TERRIBLE, souverain lunatique et violent, meurtrier de son propre fils, a pu, dans un accès de folie, ordonner la destruction de ses livres. Une autre théorie, plus farfelue, circule également : assiégées dans le Kremlin en 1611, les troupes polonaises affamées auraient détruit les ouvrages pour se nourrir des reliures en cuir ! De son côté l’Encyclopédie avance, dans son article Bibliothèque, la théorie suivante : « La bibliothèque des empereurs grecs de Constantinople n’avoit pourtant pas péri à la prise de cette ville par Mahomet II. Au contraire ce sultan avoit ordonné très-expressément qu’elle fût conservée, & elle le fut en effet dans quelques appartements du sérail jusqu’au règne d’Amurath IV, que ce prince, quoique Mahométan peu scrupuleux, dans un violent accès de dévotion, sacrifia tous les livres de la bibliothèque à la haine implacable dont il étoit animé contre les Chrétiens. »
La deuxième possibilité, beaucoup plus romanesque et qui donne tout le sel à cette belle histoire, serait que la bibliothèque existerait toujours à l’abri des regards, soit que le tsar ait voulu la dissimuler soit que celle-ci ait été “oubliée” dans un lieu particulièrement bien protégé. Dès lors elle devient alors le Graal de plusieurs générations d’archéologues, aussi bien amateurs que scientifiques confirmés.
Au début du XVIIIe siècle, un certain Konon OSIPOV déclare qu’un de ses amis, Vassily MAKARIEV, lui aurait révélé sur son lit de mort qu’il avait trouvé, aux environs de 1682, dans des souterrains du kremlin de Moscou, une chambre secrète remplie de coffres, découverte dont la régente SOPHIE lui avait demandé de garder le secret. OSIPOV décide de la retrouver en suivant les indications de son défunt camarade, mais il se retrouve face à un souterrain rempli de terre. En 1724, il obtient du tsar PIERRE le GRAND l’autorisation de mobiliser des terrassiers pour déblayer le passage, mais la chambre secrète n’est pas mise au jour. OSIPOV persiste et ne cesse de solliciter l’autorisation de nouvelles excavations, mais ses démarches répétées ne sont pas couronnées de succès.
La quête, qui semble alors connaître un coup d’arrêt, rebondit de manière spectaculaire au début du XIXe siècle grâce à l’érudit allemand Christoph Christian FREIHERR von DABELOW (son nom sera ensuite russifié en DABELOV). Celui-ci, arrivant en 1819 à l’université de Dorpat, découvre en 1822, dans les archives de Parnau, un document, copie d’un original disparu, qui transcrirait l’inventaire des livres de la fameuse bibliothèque dont jusqu’alors on ignorait la composition exacte. Or, parmi les livres et les manuscrits latins, grecs, arabes, égyptiens cités, se trouvent des ouvrages antiques disparus dont l’existence n’est révélée que par des allusions et des citations. C’est ainsi que sont recensés comme faisant partie intégrante de la collection : 142 volumes de l’Histoire de Rome de TITE-LIVE dont seuls 35 sont connus ; une version complète de De Republica de CICÉRON, dont ne possède que de simples fragments ; des tomes manquants des Histoires de POLYBE ; ou encore un poème inconnu de VIRGILE.
Déjà légendaire et mystérieuse, la bibliothèque perdue acquiert aux yeux des historiens une valeur intellectuelle inestimable. Nouvelle péripétie, le document trouvé par DABELOV est malencontreusement égaré, perte qui entretiendra le doute sur une éventuelle mystification de sa part. Mais un nouvel élan est donné aux recherches et à la multiplication des théories. En 1894 des fouilles d’envergure sont alors entreprises au Kremlin par le prince Nikolaï Sergueïevitch CHTCHERBATOV et l’archéologue Ivan Iegorovitch ZABELINE. Devant l’insuccès de l’entreprise, ce dernier se rallie à la théorie de la destruction de la bibliothèque, et le scepticisme prend le dessus, certains doutant même que cette bibliothèque ait réellement existé.
Mais cet échec ne décourage pas tout le monde. Passionné de longue date par cette enquête, l’archéologue russe Ignatyi STELLETSKI, qui avait déjà déposé une demande de fouille en 1910, se rend dans la bibliothèque de Parnau et, selon ses dires, met la main sur le document égaré de DABELOV ; mais, la guerre survenant, il doit regagner rapidement Moscou. Il diffuse la nouvelle de sa découverte, mais, avouant également que cette liste lui aurait été subtilisée dans un cambriolage, il s’expose à de nombreuses moqueries. À la fin de la guerre civile, il devient professeur d’université et, ayant obtenu l’appui de STALINE, il dirige des fouilles sous le Kremlin à partir de décembre 1933. STELLETSKI étend ses recherches aux églises, aux monastères, aux palais, mais surtout aux autres résidences d’IVAN le TERRIBLE qui, une grande partie de son règne, a vécu une vie de prince nomade. C’est ainsi que des investigations poussées sont menées à Alexandrov, à Serguiev Possad et à Kolomenskoïe. En décembre 1934, l’assassinat de KIROV et le début des grandes purges marquent l’arrêt définitif des travaux.
Pendant les décennies suivantes, lors de travaux, des spéléologues urbains auront l’occasion d’exhumer des caches souterraines et des monuments archéologiques, mais toujours pas de bibliothèque ! En 1997, le maire de Moscou, qui s’apprête à célébrer les 850 ans de la ville, se laisse convaincre d’allouer un budget pour reprendre les fouilles ; après deux ans de travaux, le bilan est nul, et le chantier abandonné…
À ce jour le mystère reste entier et peut continuer à faire rêver le chasseur de trésor qui sommeille en chacun de nous. Cependant une dernière théorie est désormais avancée pour résoudre cette énigme : et si, tout simplement, la bibliothèque avait été dispersée et ses livres disséminés dans différentes collections ? Une partie des ouvrages si ardemment recherchés seraient peut-être déjà intégrés aux 60 000 manuscrits anciens conservés dans la Bibliothèque nationale russe.
En 1939, CHURCHILL avait lancé un fameux aphorisme pour définir la Russie : « Une devinette, enveloppée dans un mystère à l’intérieur d’une énigme. » On ne saurait trouver meilleure conclusion à une histoire qui n’en est sans doute pas à son dernier rebondissement.
Ci-dessous, ce documentaire retrace cette étonnante histoire, en insistant sur le personnage de STELLETSKI.
Depuis le 3 septembre 2017, je me suis plongé sur cette légende de bibliothèque perdue d’Ivan le Terrible… Comme d’autres légendes comme le testament dit de SAVARY…et tout dernièrement l’île au trésor du capitaine William Kidd… Pour ce dernier j’ai réalisé mon second livre (un Roman historique) qui ne devrait pas tardé à sortir très prochainement… Et il pourrait avoir comme titre “Captain Kidd et l’île aux 20 TURTLES” . En ce qui concerne mon premier livre sur le Duc d’Enghien paru en 2008, un essai historique : “Le testament du Duc d’Enghien ou le secret du fabuleux trésor de Marthille” aux Editions COPRUR à Strasbourg.
D’après moi il existerait encore aujourd’hui une chambre secrète sous le KREMLIN avec un accès depuis une zone dans son périmètre avec un tronçon de souterrain qui mène à celle-ci.
Vous pourrez suivre mes travaux sur mon blog, mon Facebook ou mon Twitter :
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J’avais envoyé un mail à l’Ambassade de Russie à Paris en 2017 pour avoir une autorisation de venir au Kremlin pour localiser cette salle perdue…Et après 1 an toujours pas eu de réponse de leur part.
Si un milliardaire est intéressé par ce projet, il peut me contacter via ma boite mail et je pense qu’il aura beaucoup plus de chance que moi pour obtenir une autorisation…
Pour info je devrais participer à l’une des plus grandes chasses au trésor au monde et non pas en France…(Mais en EUROPE) Pour la recherche d’un grand tombeau !!! Chercher lequel ….
Il y aura une équipe de scientifique et surtout un gros budget…(En préparation depuis plus de 18 mois)
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Top l’article !
Je connais la réponse, et toi aussi Albert…
j’espère que ce projet ira au bout, mais cela me semble compliqué avec les autorités etc….