Tibetan-English dictionary with sanskrit synonyms
Auteur(s) : DAS Sarat Chandra
SANDERG Graham (éditeur scientifique), HEYDE William (éditeur scientifique)
Plus d'informations sur cet ouvrage :
Sandrat Chandra DAS, issu d’une famille hindoue du Bengale oriental, effectue de brillantes études à l’université de Calcutta et excelle dans l’apprentissage des langues. En 1874, il devient directeur de la Bhutia boarding school de Darjeeling, fondée à l’initiative du lieutenant gouverneur britannique du Bengale, George CAMPBELL. À l’origine, cette institution est destinée à former une élite lettrée parmi les ethnies de culture tibétaine du Sikkim.
Son objet, non avoué mais évident, est de doter l’Empire britannique de futurs auxiliaires, interprètes, géographes et ingénieurs. Le Tibet est alors coincé entre la Chine, l’Inde anglaise, ses protectorats alliés du Sikkim, du Bhoutan, du Népal, et de l’Empire russe qui progresse en Asie centrale. En raison de sa situation géostratégique, ce pays est soumis au “grand jeu” diplomatique des puissances qui tentent de le faire passer sous leur influence directe. Face aux ambitions et aux incursions de ses voisins, le Tibet essaie de maintenir son indépendance, préoccupation qui explique que les voyageurs y soient très surveillés.
Accompagné de Ugyen GYATSO, moine bouddhiste du Silkkim qui enseigne le tibétain dans son école, DAS visite le Tibet en 1878 et 1881 et rapporte de nombreux écrits en tibétain et en sanskrit. L’année suivante, il se rend seul à Lhassa où il est reçu en audience par le dalaï-lama. En 1883, il revient dans la même cité, mais en empruntant une route différente par la vallée du Yarlung. En 1884, il fait partie de l’expédition de MacCAULEY, qui constitue en réalité une mission diplomatique ayant pour but d’ouvrir le pays au commerce britannique.
En 1889, le récit de ses voyages est publié sous le titre Journey to Lhassa and Central Tibet. Il y confie que ses incursions au Tibet, en dehors de leurs apparences culturelles, étaient également motivées par une mission d’espionnage qui lui avait été confiée par les Britanniques. Cette révélation vaudra des représailles aux Tibétains qui l’avaient aidé et hébergé.
Retiré dans sa villa “Lhassa” à Darjeeling, il y reçoit des intellectuels et mystiques étrangers comme Charles-Alfred CAMPBELL, Ekai KAWAGUCHI. et Walter EVANS-WENTZ. Il rencontre également Helena BLAVATSKY. De retour en Inde, il s’attelle à la rédaction du Tibetan-English Dictionary dont il projetait la réalisation depuis longtemps. Certes des lexiques et des dictionnaires existent déjà, en particulier ceux de CSOMA et de JASCHKE, mais, grâce au vocabulaire appris sur place, aux tournures idiomatiques et aux connaissances littéraires et religieuses emmagasinées au cours de ses voyages, il ambitionne de présenter un lexique beaucoup plus développé et en grande partie inédit.
L’élaboration du dictionnaire s’effectue sous la surveillance des autorités du Bengale, commanditaires officiels de l’ouvrage. Après avoir consacré plus de dix ans à un travail de compilation, il remet son travail à deux missionnaires érudits, Graham SANDBERG et Augustus William HEYDE qui, assistés de professeurs de Calcutta, remanient et épurent le texte avant sa parution définitive en 1902.
La lecture de l’ouvrage nécessite de connaître les bases de la langue tibétaine puisque chaque entrée est en alphabet tibétain, lequel est brièvement présenté en introduction. Suivent la transcription en phonétique, puis l’équivalent en sanskrit quand il est connu, et enfin la traduction anglaise. Précisons que, langue sacrée de l’inde, le sanskrit est à la base de l’écriture tibétaine.
Pour son œuvre et les services rendus au gouvernement des Indes, DAS reçoit le titre honorifique de Rai Bahadur, qui figure désormais accolé à son nom. Sa carrière d’espion, autant que ses voyages, l’ayant rendu célèbre, KIPLING s’inspirera de lui pour le personnage de l’agent secret Hurree Chunder MOOKERJEE dans son roman Kim.
L’année qui suit la sortie du Tibetan-English Dictionary, l’armée des Indes intervient directement et envahit une partie du Tibet avant de se retirer dès l’année suivante, une fois signé un traité avantageux. En 1910, c’est l’armée impériale chinoise qui à son tour déferlera sur le pays, mais devra se retirer dès 1911.
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Auteur(s) : DAS Sarat Chandra)