Grand dictionnaire historique (Le)
ou Mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, qui contient en abrégé les vies des patriarches, des juges et des rois de l'Ancien Testament, des Papes, des saints Pères & docteurs orthodoxes, des évêques, des cardinaux, des prélats célèbres, des hérésiarques & des schismatiques, avec leurs principaux dogmes ; des empereurs, des rois, des princes illustres, & des grands capitaines ; des auteurs anciens & modernes, des philosophes, des inventeurs des arts, & de ceux qui se sont rendus recommandables en toutes sortes de professions, par leur science, par leurs ouvrages, ou par quelque action éclatante. L'établissement et le progrès des ordres religieux & militaires, & la vie de leurs fondateurs. les généalogies de plusieurs familles illustres de France & d'autres païs ; l'histoire fabuleuse des dieux, & des héros de l'antiquité payenne ; la description des empires, royaumes, républiques provinces, villes, isles, montagnes, fleuves & autres lieux considérables de l'ancienne & nouvelle géographie ; où l'on remarque la situation, l'étendue & la qualité du païs, la religion, le gouvernement, les mœurs & les coutumes des peuples ; où l'on voit les dignitez, les magistratures ou titres d'honneur, les religions & sectes des Chrétiens, des Juifs & des payens ; les principaux noms des arts & des sciences ; las actions publiques & solennelles, les jeux, les fêtes &c ; les édits & les lois dont histoire est curieuse, & autres choses, & actions remarquables. Avec l'histoire des conciles généraux & particuliers, sous le nom des lieux où ils ont été tenu. Le tout enrichi de remarques & de recherches curieuses, pour l'éclaircissement des difficultez de l'histoire, de la chronologie & de la géographie
Auteur(s) : MORÉRI Louis
Plus d'informations sur cet ouvrage :
En 1674, Louis MORÉRI, théologien et prêtre, déjà traducteur de la Perfection chrétienne de RODRIGUEZ, publie la première édition de son Grand dictionnaire historique qui ne comprend alors qu’un seul volume. Cette œuvre imposante, dont il déclare qu’il en a commencé la rédaction à vingt-cinq ans, fait tout de suite sensation, car il s’agit de l’un des premiers dictionnaires français consacrés uniquement aux noms propres. Il contient à la fois des biographies, des noms de lieux et des faits historiques.
MORÉRI s’est en grande partie inspiré d’un ouvrage rédigé en latin et cité dans sa préface : le Dictionarium Historicum ac poeticum, de Charles ESTIENNE. Publié pour la première fois en 1553, réédité et augmenté par la suite, ce “dictionnaire historique et poétique” recensait déjà les nations, les peuples, les lieux, les fleuves et les montagnes. Le succès de ce qu’on appellera plus désormais que le dictionnaire de MORÉRI, ou même tout simplement “le Moréri”, est immédiat et donne à son auteur une renommée qui lui vaudra d’être reçu à Paris par des érudits, des savants et des écrivains, et de devenir le protégé du marquis de POMPONNE.
MORÉRI travaille à une nouvelle édition augmentée et corrigée de son dictionnaire, mais il est déjà miné par la tuberculose qui l’emporte en 1680, peu de temps après la parution du premier volume. POMPONNE mandate son premier commis, un certain PARAYRE, pour reprendre et achever le travail. Le second tome peut sortir dès l’année suivante.
Le décès de MORÉRI ne marque pas la fin de l’aventure de son dictionnaire, bien au contraire… Les nouvelles éditions sont publiées à un rythme soutenu (une vingtaine entre 1674 et 1759), ainsi que des suppléments, des copies et des traductions étrangères en allemand, en espagnol ou encore en néerlandais.
Les versions suivantes sont considérablement augmentées, en particulier par Jean LE CLERC. Ce calviniste genevois, installé en Hollande, supervise à lui seul quatre nouvelles éditions entre 1691 et 1702. D’autres auteurs se succèdent, et l’édition finale de 1759 comptera dix volumes. C’est pourquoi VOLTAIRE déclarera que le dictionnaire de MORÉRI était une nouvelle ville bâtie sur un ancien plan.
Dès l’origine, et malgré le prestige dont jouit ce livre, ce dictionnaire est l’objet de critiques sur le fond. Beaucoup pointent des lacunes, des erreurs et des croyances relayées comme des vérités établies. Ils fustigent aussi le manque d’analyse critique d’un auteur jugé trop révérencieux envers l’autorité de l’église catholique. Gilles MÉNAGE écrit qu’il ne veut pas le lire : « Ce n’est pas que je ne l’estime fort bon, mais c’est qu’il y a beaucoup de fautes, & que si je m’en mettois quelque une en tête, j’aurois de la peine à m’en désabuser. »
C’est en partant de ce constat, et dans le but de corriger l’ouvrage, que Pierre BAYLE se lance dans la rédaction de son fameux Dictionnaire historique et critique. Pour autant il rend hommage à l’homme : « Je ne souhaite pas que l’idée méprisante que cela pourra donner de son travail diminue la reconnaissance qui lui est due… Les premiers auteurs des dictionnaires ont bien fait des fautes ; mais ils ont mérité une gloire dont leurs successeurs ne doivent jamais les frustrer. Moreri a pris une grande peine qui a servi de quelque chose à tout le monde, et qui a donné des instructions suffisantes à beaucoup de gens. Elle a répandu la lumière dans des lieux où d’autres livres ne l’auraient jamais portée et qui n’ont pas besoin d’une connaissance exacte des faits. »
La version de 1740 présentée ici a été remaniée et augmentée par un certain PLATEL. Elle comprend 11 000 articles nouveaux qui ne sont pas dans l’édition de Bâle de 1731, et 15 000 absents de celle de Paris de 1732. Pour l’essentiel, il s’agit d’articles de géographie, la connaissance du monde ayant beaucoup progressé entre-temps. Elle intègre des éléments tirés des suppléments de 1735 et 1736 dus à l’abbé GOUJET. Les notices sont très détaillées et citent de nombreux auteurs anciens et modernes.
Le dictionnaire historique et géographique, malgré les réserves et critiques dont il fait l’objet, va servir de modèle à deux grandes encyclopédies : la Cyclopaedia de CHAMBERS et l’Encyclopédie dite de DIDEROT et D’ALEMBERT (présentes sur Dicopathe). La longue préface de l’édition présentée ici retrace l’histoire éditoriale mouvementée des différentes versions et éditions du MORÉRI.
Ex-libris de la bibliothèque de M. de VASSAL.
L’exemplaire de Dicopathe est accompagné des deux tomes de supplément dus à l’abbé GOUJET.
Bonjour,
Le tome 7 n’est pas accessible.
Bonjour,
Apparemment j’avais mis deux fois le tome 8 et oublié le tome 7. C’est corrigé. Merci de nous l’avoir signalé.
Bonjour, ou bonsoir, selon,
Je voudrais savoir s’il est possible d’acheter le dictionnaire Moreri, 9 volumes avec les
suppléments je crois, et à quel prix. Merci à l’avance et bien cordialement à vous.
A. Balleux-Lespagnol.
Bonjour, Désolé mais nous sommes avant tout collectionneur et nous voulons conserver notre exemplaire de Moréri. Vous pouvez tenter votre chance sur Internet, chez les libraires d’anciens ou les ventes aux enchères. Quelques pistes : https://www.livre-rare-book.com/search/results?reference=&author=&title=grand+dictionnaire+historique&description=moreri&keywords=&keycodes=&isbn=&minPrice=0.0&maxPrice=0.0&minYear=0&maxYear=0&sorting=RELEVANCE&type=ALL&ageFilter=ALL¢ury=ALL&l=fr
https://www.edition-originale.com/fr/livres-anciens-1455-1820/litteratures/moreri-le-grand-dictionnaire-historique-ou-le-1732-57437