Dictionnaire universel, géographique et historique
contenant la description des royaumes, empires, estats, provinces, pays, contrées, déserts, villes, bourgs, abbayes, chasteaux, forteresses, mers, rivières, lacs, bayes, golphes, détroits, caps, isles, presqu'isles, montagnes, vallées. La situation, l'estenduë, les limites, les distances de chaque pays ; la religion, les moeurs, les coustumes, le commerce, les cérémonies particulières des peuples, & ce que l'histoire fournit de plus curieux touchant les choses qui s'y sont passées. Le tout recuëilli des meilleurs livres de voyages & autres qui ayent paru jusqu'apresent
Auteur(s) : CORNEILLE Thomas
Plus d'informations sur cet ouvrage :
Thomas CORNEILLE, frère de Pierre CORNEILLE, auquel il succède à l’Académie française, est un écrivain prolifique aujourd’hui méconnu. Il écrit près de 42 œuvres dramatiques dont certaines connaissent un grand succès, comme Le comte d’ESSEX, Ariane ou encore Le festin de pierre inspiré par le Dom JUAN de MOLIÈRE.
Tombé dans l’oubli et éclipsé durant sa vie par son illustre aîné, ses adversaires et les critiques le comparent toujours à son désavantage. BOILEAU, en particulier, ne se prive pas de dénigrer « le cadet de Normandie ». VOLTAIRE en résume ainsi le destin : « Un homme qui aurait une grande réputation s’il n’avait point eu de frère. » On suppose que le fait d’avoir essayé d’imposer comme nom de plume CORNEILLE de L’ISLE visait justement à l’émanciper de la renommée de son frère. En plus de ses tragédies et comédies, Thomas CORNEILLE entreprend la rédaction de dictionnaires.
En 1694 il réalise un Dictionnaire des termes des arts et des sciences, destiné à compléter le Dictionnaire de l’Académie française qui sort la même année. Ce dictionnaire est en quelque sorte une réponse à celui de FURETIÈRE qui vaut à ce dernier son exclusion de l’institution, Thomas CORNEILLE militant et votant résolument en faveur de cette décision. Élu en 1701 à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, il se consacre à plein temps à l’élaboration du Dictionnaire universel, géographique et historique. Âgé et quasi aveugle, il s’adjoint pour ce faire les services d’un secrétaire particulier. Dans sa préface, il reconnaît que son travail a surtout consisté à compiler, résumer et remettre en forme d’autres sources : « Je me suis attaché à rechercher en un fort grand nombre de volumes tout ce qui regarde la géographie, afin de le mettre en ordre & de faire trouver sans aucune peine ce qu’il y a de plus singulier dans tous les lieux de la terre… Je me suis servi pour cela des relations faites par les voyageurs les plus renommez. » Il rend en particulier hommage à Jean-Baptiste d’AUDIFFRET, auteur d’une Géographie ancienne, moderne et historique. Le dictionnaire présenté ici est avant tout géographique au sens large. Les développements historiques ou les observations “ethnologiques” sur les mœurs, les coutumes, l’habillement ou l’alimentation ne sont à rechercher que dans les articles concernant les lieux ou les groupes définis de populations. L’ouvrage n’a pas pour vocation d’être exhaustif au niveau des localités de France. Seuls les villes et bourgs d’une certaine importance y sont présents, mais par contre on trouve des fleuves, des îles, des rivières et des reliefs de l’ensemble du monde connu (Amazone, Appalaches, Sumatra, etc.). L’accent est également mis sur l’organisation politique des pays et des nations et sur l’histoire des dynasties.
Au début du premier volume se trouve une épître dédicatoire à l’abbé d’ESTRADES et un grand portrait en frontispice de Thomas CORNEILLE. Un ex-libris de “I. Le Cour, conseil en la cour des aydes”, figure sur le premier contreplat de chaque volume.