Dictionnaire raisonné universel d’histoire naturelle
contenant l'histoire des animaux, des végétaux, et des minéraux, et celle des corps célestes, des météores et des autres principaux phénomènes de la nature. Avec l'histoire des trois règnes et le détail des usages de leur production dans la médecine, dans l'économie domestique et champêtre, et dans les arts et métiers. Table concordante des noms latins, et le renvoi aux objets mentionnés dans l'ouvrage.
Auteur(s) : VALMONT de BOMARE Jacques-Christophe
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Déjà formé à l’anatomie, la pharmacie et la chimie, Jacques-Christophe VALMONT de BOMARE quitte Rouen pour Paris où il étudie l’histoire naturelle. Il se lie avec de grands scientifiques de son époque, tels que BUFFON, DAUBENTON ou RÉAUMUR, et fréquente le milieu des Encyclopédistes. Recommandé au ministre d’ARGENSON, il obtient un brevet de naturaliste voyageur du gouvernement, qui lui assure le concours et la protection des agents diplomatiques français à l’étranger. Pendant plusieurs années, il voyage à travers l’Europe, de l’Italie à l’Angleterre, en passant par la Suisse, l’Allemagne, la Laponie, et surtout l’Islande où l’étude de la géologie particulière de l’île et des volcans le passionne.
Rentré en France, en 1756, il aménage un cabinet pour exposer les minéraux, les animaux et les végétaux ramenés de son périple. Bien accueilli par le milieu scientifique, il ouvre un cours public qui rencontre un vif succès du fait de ses démonstrations simples et d’un discours scientifique épuré accessible au plus grand nombre. Il donne ses cours jusqu’en 1788, et les reprend, avec le même engouement public, de 1795 à 1806, jusqu’à ce que la maladie qui devait l’emporter l’empêche de continuer.
S’il n’est pas à l’origine de grandes découvertes scientifiques, VALMONT de BOMARE apparaît comme un vulgarisateur de talent des sciences de la nature, avec une prédilection certaine pour la minéralogie et la géologie, matières qu’il entend mettre à la portée de tous. C’est par son intermédiaire que les travaux de beaucoup de naturalistes et de savants seront transmis au grand public.
Ce souci de vulgarisation guide l’élaboration du Dictionnaire raisonné universel d’histoire naturelle publié pour la première fois en cinq volumes au cours de l’année 1764. Par la suite, un supplément à cette première édition est publié en 1768. Les éditions suivantes sont augmentées au fur et à mesure par l’auteur et par des notes de DELEUZE, HALLER et BOURGEOIS. En 1791, la quatrième édition compte déjà quinze volumes. En 1800, cette même édition est réimprimée en in-octavo et en caractère “petit-romain gros œil” censé être plus facile à lire, mais « ne renferme ni additions, ni changements d’après l’édition de 1791 ». Il s’agit de la version ici présentée.
Les articles sont exhaustifs (méthode de chasse, techniques de vol des oiseaux, etc.), mais synthétiques et rédigés sans recours à un vocabulaire trop spécialisé. L’utilisation humaine des ressources animales, végétales et minérales est également décrite avec soin. Sont en particulier expliquées certaines applications pharmaceutiques comme, par exemple, les usages thérapeutiques du napel et de l’armoise. Pour illustrer son propos, l’auteur fait preuve d’éclectisme en traitant de la colle de poisson, du blanc de baleine, de l’élevage du ver à soie, du musc, du corail, de l’indigo, ou encore de la pêche perlière.
Le style de l’auteur est simple et direct sans être dépourvu de candeur dans certaines affirmations. Par exemple : « Si l’on consulte les articles Jumart et Léocrocotte, on reconnoîtra que la nature est quelquefois trompée, comme forcée par des mésalliances les plus disparates », ou encore : « Il est d’autres sortes d’animaux ennemis du genre humain, et dont l’homme a prononcé la proscription, après les avoir dénoncés, après avoir donné leur signalement bien circonstanciés, après avoir décrit leur caractère méchant et leur instinct perfide. »
Dès sa sortie, ce dictionnaire d’histoire naturelle rencontre un grand succès et deviendra un best-seller de son époque. Il assurera, bien au-delà de la France, une grande renommée à son auteur. L’ouvrage sera traduit dans plusieurs langues, et VALMONT de BOMARE deviendra une personnalité éminente du monde scientifique. En 1769, il sera nommé directeur du cabinet de physique et d’histoire naturelle créé par le prince de CONDÉ à Chantilly.
Les préfaces de la première et de la quatrième édition sont placées en tête du tome 1. À la fin du tome 15 se trouve un catalogue alphabétique qui référencie les auteurs consultés et cités par VALMONT de BOMARE.