Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la bible
Auteur(s) : CALMET Augustin (dom)
Plus d'informations sur cet ouvrage :
Le révérend père dom Augustin CALMET, exégète reconnu de la Bible et abbé bénédictin de Saint-Léopold de Nancy puis de Senones, présente dans ce dictionnaire le fruit d’un important travail d’érudition et de recherches. Son objectif est ambitieux : « Je ne me borne pas à expliquer la signification des termes & à chercher la racine des mots qui se rencontrent dans les livres saints ; j’y embrasse l’histoire sainte, la critique, la géographie, la chronologie, les loix, les cérémonies & les fêtes des Hébreux. J’y joins une explication françoise des noms propres qui se trouvent dans le texte sacré & je donne la liste des auteurs qui ont écrit sur l’Écriture. »
Sont rassemblés dans cet ouvrage tous les lieux, tous les personnages et tous les peuples cités dans la Bible, mais également les fêtes et les coutumes juives ainsi que la flore ou les instruments de musique, tels la sambuca ou le sistre. On y trouve aussi des références à la Kabbale comme dans Sephiroth. Les articles sont très complets, et l’auteur ne manque jamais d’indiquer les renvois au texte original de la Bible. Publié pour la première fois en 1722, ce dictionnaire est complété en 1728 par un supplément en deux volumes dont le contenu est refondu dans les quatre volumes de cette présente édition de 1730. L’ouvrage est édité à la fois à Genève et à Paris. La version genevoise ne comprend pas de planches, alors que l’édition parisienne en compte près de 200 hors texte.
Si CALMET doit sa renommée à son considérable travail sur la Bible, on peut également signaler qu’il a rédigé le célèbre Traité sur les apparitions des anges, des démons et des esprits, et sur les revenants et vampires de Hongrie, de Bohème, de Moravie et de Silésie. Destiné à combattre les superstitions, cet ouvrage lui vaut les moqueries des Encyclopédistes, surtout de VOLTAIRE. Ce dernier écrit dans son Dictionnaire philosophique, à l’article “Vampires” : « Ce naïf compilateur de tant de rêveries et d’imbécillités, cet homme que sa simplicité a rendu si utile à quiconque veut rire des sottises antiques. » Il enfonce impitoyablement le clou : « [CALMET] traita les vampires comme il avait traité l’Ancien et le Nouveau Testament, en rapportant fidèlement tout ce qui avait été dit avant lui. » VOLTAIRE avait pourtant autrefois rendu hommage à l’érudition et au travail critique de CALMET, allant même jusqu’à lui rendre une fois visite à Senones en 1754.
Dans le tome 1, en début d’ouvrage figure une épître dédicatoire à monseigneur le prince royal de Lorraine et la reproduction des précédentes préfaces de l’auteur. Nous y trouvons surtout une bibliothèque sacrée, c’est-à-dire une longue bibliographie très détaillée et commentée qui met en évidence l’importance des sources hébraïques et orientales auxquelles l’auteur a eu recours. Dans le tome 2 apparaît en préambule une dissertation sur la tactique des Hébreux par le chevalier de FOLARD. De nombreux suppléments ont été insérés en fin de tome 4 : calendrier hébreu, traduction des noms, monnaies, mesures juives, tables des auteurs cités et aussi une table chronologique qui débute en 4000 avant Jésus-Christ, date retenue pour la création du monde.