Dictionnaire de l’Académie française 1835 (6ème édition)
Auteur(s) : Académie française
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Comme le précisent ses statuts, la mission principale de l’Académie française est « de travailler, avec tout le soin et toute la diligence possibles, à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ». Cette ambition se matérialise par l’élaboration et la publication d’un dictionnaire de référence. Notons qu’à ce jour la neuvième édition est toujours en cours d’élaboration.
L’ouvrage débute par une longue préface présentée sous forme de considérations sur la langue française, « idiome principal de la civilisation qui réunit le monde moderne… Forme apparente et visible de l’esprit d’un peuple », et sur l’évolution des langues en général. Cette préface, non signée, est attribuée à Abel-François VILLEMAIN, écrivain, secrétaire perpétuel de l’Académie, homme politique et ministre de l’instruction publique de 1839 à 1844.
Une des particularités de cette édition est de servir de corpus officiel à une réforme de l’orthographe. Cette dernière entérine définitivement le passage à l’écrit du oi prononcé é au ai (par exemple connoître devient connaître), et le remplacement du & par et. Les pluriels des noms et adjectifs finissant par en, on et an prennent désormais systématiquement un t (enfans devient enfants, parens devient parents, etc.). Dans le même temps, les “lettres grecques” (th, rh) sont imposées dans l’orthographe de certains mots, comme par exemple dans “anthropophage”. Enfin les lettres ramistes permettent de supprimer les ambiguïtés entre le i et le j, entre le u et le v.
Le supplément de la 5e édition du Dictionnaire de l’Académie, publiée en 1798, qui recensait les mots nouveaux issus de la Révolution, disparaît dans son entier. Comme dans les autres éditions, on ne retrouve pas d’étymologie ni de citations, mais les définitions sont illustrées par des exemples (indiqués en italique ou par l’abréviation fig. : figurément) voire des proverbes (prov. : proverbialement). Ferdinand BRUNO reprochera par la suite au dictionnaire de l’Académie, version 1835, de ne pas être « un dictionnaire du bon usage, car il admet des mots et des expressions » qu’il qualifie « de vulgaires, de populaires, de triviales ».
Ponctuellement nous trouvons quelques indications sur la prononciation. Notons que la septième édition, de 1878, servira de nouveau de support à une nouvelle réforme de l’orthographe qui simplifiera, entre autres, les lettres grecques (rhythme devient rythme, aphthe devient aphte) et les accents. Un supplément “autoproclamé”, rédigé par RAYMOND et présent sur Dicopathe, paraît l’année suivante. Il n’émane pas de l’Académie et prétend surtout compléter certains champs lexicaux délaissés par les travaux des Académiciens, en particulier les termes techniques et scientifiques.
Le texte de ce dictionnaire s’étale sur trois colonnes.