Dictionnaire celto-breton ou breton-français
Auteur(s) : LE GONIDEC de KERDANIEL Jean-François-Marie-Maurice-Agathe
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Membre de l’éphémère Académie celtique, Jean-François LE GONIDEC considère la langue bretonne comme le sarment d’une langue celtique originelle divisée en deux grandes familles : le gaélique (Écosse, Irlande, île de Man) et le brittonique (pays de Galles, Cornouailles, Bretagne). Son objectif est beaucoup plus large que le simple désir de doter le breton, “fille de la langue celtique”, de règles et d’un lexique unifiés. La difficulté à laquelle il se heurte vient du fait que la langue bretonne, avant tout orale, est elle-même très différenciée selon les aires géographiques, notamment telle que pratiquée dans le Léon, la Cornouaille, le Trégor ou le Vannetais.
LE GONIDEC publie en 1807 la première version d’une Grammaire celto-bretonne dans laquelle il parle non pas de breton, mais “d’idiome armorique, dit bas-breton”. Ce faisant il se réfère au travail du jésuite MAUNOIR et de dom LE PELLETIER, tous deux auteurs de dictionnaires bretons, et il s’inspire des travaux du révérend John DAVIES sur la langue galloise. L’intérêt constant de LE GONIDEC pour cette autre langue celtique vient du fait que la langue bretonne résulterait, selon lui, d’un métissage entre la langue gauloise d’une part et la langue importée de Cornouailles et du pays de Galles d’autre part. Ce mélange aurait été réalisé lors des migrations de l’île de Bretagne en Armorique entre la fin de l’Antiquité et le haut Moyen Âge.
L’alphabet “celto-breton” ne comporte que 24 lettres ; le Q, le Z et le Y en sont absents, et le K est la troisième lettre. Le H est suivi de CH, lettre consonne qui se prononce comme en français, et de C’H, lettre consonne particulière aux langues celtiques, proche d’un R aspiré. En début d’ouvrage figure un “Tableau des celticismes” et des expressions courantes, comme par exemple “Penaoz ac’hanoc’h” soit “Comment vous portez-vous ? ”
L’impression et la publication de cet ouvrage à Angoulême s’expliquent par le fait que LE GONIDEC y occupe un emploi de commis à l’administration des forêts pour le compte de la marine de guerre, et cette fonction l’amènera à résider dans cette ville pendant plusieurs années. En 1827, il publie une version en breton du Nouveau Testament, suivant l’exemple de la version galloise, publiée au XVIe siècle, qui avait servi de fondement pour établir les règles et le vocabulaire de cette langue.